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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/442

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réuni à Londres, Westminster a conservé ses propres magistrats, qui sont indépendants du lord-maire, fit envoie deux membres au Parlement. Elle a une École célèbre.

WESTMORELAND, comté d'Angleterre, entre ceux de Durham et de Cumberland au N., d'York, à l'E., de Lancastre au S. et à l'O., touche à la mer d'Irlande au S. O. ; 64 kil. du N. au S. sur 40; 60 000 h.; ch.-l, Appleby. Lacs célèbres, climat humide. Pâturages, plombagine (dont on fait les crayons renommés); grès, ardoise, porphyre, houille.

WESTPHALIE, contrée de l'Allemagne, à l'O., entre le Weser et le Rhin, ainsi nommée des Westphales, la plus occidentale des trois grandes tribus de la Saxe primitive, a souvent changé d'étendue, ainsi que de forme de gouvernement : ainsi elle a été successivement un duché, un cercle de l'empire d'Allemagne, un des royaumes de la Confédération du Rhin, enfin une province des États prussiens, et a tour à tour appartenu aux ducs de Saxe, aux archevêques de Cologne, à la France et à la Prusse. C'est en Westphalie, surtout dans la partie qui dépendait des archevêques-électeurs de Cologne, que furent en vigueur les tribunaux secrets connus sous le nom de Ste-Vehme; c'est aussi dans ce pays que furent signés les fameux traités dits de Westphalie.

WESTPHALIE (Duché de), nom donné: 1° dans les temps très-anciens à la partie occidentale de la Saxe, entre l'Elbe et le Weser; 2° à une province détachée du duché de Saxe et donnée en 1180 (lors du bannissement de Henri le Lion) à l'archevêque de Cologne par Frédéric Barberousse. Ce duché, à l'E. du comté de la Marck et à l'O. de la principauté de Waldek, avait Arensberg pour principale ville. Il fut donné en 1802 à la Hesse-Darmstadt.

WESTPHALIE (Cercle de). Il avait pour bornes la mer du Nord, les Provinces-Unies et les cercles de Bourgogne, de Basse-Saxe, Ht-Rhin et Bas-Rhin. Il comprenait l'anc. Westphalie à peu près entière et quelques parties de la Lotharingie septentr., de l'Ostphalie et de la Thuringe. Les principaux États du cercle étaient les évêchés de Munster, Paderborn, Liége, Osnabrück, les principautés de Minden, de Meurs, de Verden, de Nassau-Siegen et Nassau-Dillenbourg, le duché de Berg, les comtés de Ravensberg, de Hoya, de Pyrmont, d'Oldenbourg et Delmenhorst, de Schaumbourg, de la Lippe, de Bentheim, de Diepholz, les abbayes de Corvey, de Stablo, les trois villes impériales de Cologne, Aix-la-Chapelle et Dortmund. Ce cercle cessa d'exister en 1806, à la dissolution de l'empire d'Allemagne.

WESTPHALIE (Royaume de), un des quatre roy. de l'anc. Confédération du Rhin, avait pour bornes au N. les duchés de Mecklembourg, à l'E. les royaumes de Prusse et de Saxe, avec les duchés de Saxe et d'Anhalt, au S. les grands-duchés de Francfort et de Hesse-Cassel, à l'O. ce dernier, plus le grand-duché de Berg et les dép. N. E. de l'empire français; capit., Cassel. 11 n'avait de l'ancien cercle de Westphalie que l'évêché de Paderborn, Horn, Bielefeld et quelques autres districts; mais il y joignait partie des cercles du Ht-Rhin et de Basse-Saxe. Il comprenait ainsi en tout le sud du Hanovre (le reste était à l'empire français), le duché de Brunswick, la Hesse-Cassel, les principautés de Magdebourg et de Verden. Ses principales villes, outre Cassel, étaient Paderborn, Marbourg, Heiligenstadt, Gœttingue, Halberstadt, Bernbourg, Hanovre, Brunswick, Magdebourg, Celle, Verden, Saltzwedel. Le royaume de Westphalie fut formé par Napoléon en 1807, dans le but d'offrir au reste de l'Allemagne le modèle d'un État constitué d'après les principes essentiels de la Révolution française; il n'eut qu'un roi, Jérôme, frère de Napoléon. Les Prussiens l'occupèrent après la bat. de Leipsick (1813); en 1814, ses débris retournèrent à leurs souverains primitifs (Hanovre, Prusse, Brunswick, Hesse-Cassel, etc.)

WESTPHALIE (Province de), prov. des États prussiens (Prusse rhénane), a pour bornes au N. le roy. de Hanovre, au N. O. celui de Hollande, à l'O. la province rhénane, au S. le duché de Nassau, la principauté de Waldeck, les deux Hesse, à l'E. la Hesse électorale, le roy. de Hanovre, le duché de Brunswick: 200 kil. sur 200; 1 570 000 hab.; ch.-l., Münster. Elle se divise en 3 régences : Münster, Minden, Arensberg. Elle comprend les anciens évêchés de Munster, Minden, Paderborn, la principauté (jadis abbaye) de Corvey, les comtés de la Marck, Berg, Ravensberg, Tecklembourg, le haut comté de Linange, etc. L'Ems, le Weser, la Lippe, la Ruhr l'arrosent. Jambons renommés, toiles les plus belles de l'Allemagne, tissus de coton, cuirs, tabac, martinets, tréfilerie, papier, verre, etc. La Prusse possédait dès 1613 une partie de ce pays. La guerre de 1806 et 1807 (suivie de la paix de Tilsit) la lui fit perdre; mais en 1814 elle se la fit rendre avec usure.

WESTPHALIE (Paix publique de), règlement fait en 1371 par l'emp. Charles IV, de concert avec divers États de l'Allemagne, dans le but de maintenir la paix, soit entre eux, soit dans le sein de chaque État. On y reconnut les tribunaux vehmiques.

WESTPHALIE (Traité de), nom collectif de deux traités signés en Westphalie, l'un à Osnabrück le 6 août 1648, l'autre à Münster le 8 sept, de la même année et publiés tous deux le 24 oct. suivant. Ces traités mirent fin à la guerre de Trente ans. Le traité de Münster était conclu entre l'empereur et la France; celui d'Osnabrück entre l'empereur et la Suède. Les 2 puissances victorieuses (la France et la Suède) se garantissaient mutuellement leurs acquisitions, et garantissaient à leurs alliés en Empire d'importantes concessions. On doit distinguer 3 sortes de clauses dans le traité de Westphalie :

I. Satisfactions territoriales ou autres.

Les principales étaient : 1° pour la France, confirmation de la possession de la Hte et de la Basse-Alsace, du Sundgau, de Brisach et de Haguenau; reconnaissance de la conquête des Trois-Évêchés; — 2° pour la Suède, possession de la Poméranie citérieure avec Stettin et l'île de Wollin, plus l'expectative de toute la Poméranie et de l'évêché de Camin, Rugen et Wismar; admission aux diètes de l'Empire pour ses possessions en Allemagne; — 3° au Brandebourg, l'archevêché de Magdebourg et les évêchés de Minden, Camin, Halberstadt, sécularisés; 4° au Mecklembourg, les évêchés de Schwérin et de Ratzebourg, etc.; — 5° à l'électeur palatin, restitution de tous ses domaines, moins le Ht-Palatinat, laissé à la Bavière ; — 6° reconnaissance de l'indépendance de la Suisse et de celle des Provinces-Unies.

II. Dispositions religieuses.

1° Confirmation des paix de Passau et d'Augsbourg (1555) ; 2° extension aux Calvinistes des avantages que ces deux actes avaient accordés aux Luthériens; 3° suspension de la juridiction ecclésiastique, tant d'État catholique à État protestant qu'entre deux États protestants; 4° sur les 50 membres de la Chambre impériale, 24 seront protestants ; 6 protestants entreront toujours au Conseil aulique.

III. Dispositions constitutionnelles.

1° Tout état immédiat d'empire a chez lui la supériorité territoriale ; 2° la supériorité territoriale s'étend sur l'ecclésiastique comme sur le civil et le temporel; 3° tout État immédiat a séance et suffrage à la diète; nulle loi ou interprétation de loi, nulle déclaration de guerre d'empire, nulle paix ou alliance d'empire, nulle taxe, levée, construction de forts, etc., ne peut avoir lieu sans le consentement des co-États réunis en diète; 4° les villes impériales jouissent des mêmes privilèges.

Le traité de Westphalie a été la base de l'organisation de l'Allemagne jusqu'à la suppression du corps germanique en 1806. J. G. von Meyern en a publié les actes : Acta pavis Westphaliæ, Gœttingue, 1734, 4 vol. in-fol. Woltmann en a donné l’Histoire, Leipzig, 1808.