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et en 1861 élu associé étranger de l’Académie des sciences de Paris. Liebig, qui est un des créateurs de la chimie oranique, a publié, outre de nombreux Mémoires, plusieurs ouvrages importants : Dictionnaire de Chimie, avec la collaboration de Poggendorf (1837-51, 5 vol.) ; Chimie organique appliquée à la physiologie animale et à la pathologie (1840) ; Chimie organique appliquée à la physiologie végétale et à l’agriculture (1842) ; Traité de Chimie organique (1844) ; Lettres sur la Chimie (1852). Ces quatre derniers ouvrages ont été traduits par Ch. Gerhardt (1845-52). – Le nom de Liebig a été popularisé par un extrait de viande dont il a donne la formule.

LIVINGSTONE (David), célèbre voyageur anglais, né à Blantyre (Écosse) en 1812. Après avoir fait à l’Université de Glasgow des études de médecine et de théologie, le docteur Livingstone entreprit en 1840 dans l’Afrique méridionale une série de voyages qui ont jeté de grandes lumières sur la géographie de pays encore inexplorés, séjourna plusieurs années au Cap, où il épousa la fille d’un autre missionnaire protestant ; s’avança vers le nord en 1849, et en 1852 traversa l’Afrique dans toute sa largeur, du Congo à la vallée du Zambèze, ce qui n’avait encore été fait par aucun Européen ; retourna en 1858 à la vallée du Zambèze pour reconnaître exactement le cours de ce fleuve ; entreprit en 1865 une troisième expédition pour étendre, autant que possible, les connaissances géographiques sur l'Afrique équatoriale ; se vit abandonné en 1866 par une partie des hommes de son escorte, qui revinrent à Zanzibar, annonçant faussement qu’il était mort assassiné par les sauvages ; n’en poursuivit pas moins son exploration avec quelques serviteurs fidèles ; fut recherché en vain par une mission : anglaise, mais retrouvé par l’Américain Henri Stanley, en 1872 ; enfin mourut de la dyssenterie en 1873 : son corps, ayant été rapporté en Angleterre, fut enseveli avec des honneurs exceptionnels à Westminster, aux frais du Trésor. On doit au docteur Livingstone, non-seulement la connaissance du cours du Zambèze et de ses affluents, mais la première notion exacte du plateau qui constitue le sud de l’Afrique. Il alliait le triple caractère du géographe, du médecin et du missionnaire philanthrope : il a toujours travaillé de tout son pouvoir à l’extinction du trafic des esclaves dans les pays qu’il a visités. Il a donné des relations de ses diverses explorations, relations qui ont été traduites en français (1858, 1866, 1875, 3 vol. in-8).

LIVRY (Charles de). Voyez SANGUIN.

LOPEZ (François Solano), homme politique du Paraguay, né à l’Assomption en 1827, mort en 1870. Après avoir achevé son éducation an Europe, il fut ministre de la guerre et de la marine sous son père, Carlo Lopez, président de 1844 à 1862, qui développa les ressources commerciales du Paraguay, et y établit les premiers chemins de fer. Il lui succéda, et soutint de 1865 à 18701 contre le Brésil, Montevideo et la Plata, une lutte inégale qui eut des résultats désastreux pour le pays, mais où Lopez fit preuve d’énergie, d’héroïsme et de grandes qualités militaires.

LOUIS (Charles-Auguste), roi de Bavière, né le 25 août 1786 du premier mariage du roi Maximilien Ier, épousa en 1810 Thérèse de Saxe ; monta sur le trône en 1825 ; fit d’abord de sages réformes financières, et manifesta les intentions les plus libérales, mais fut amené par l’influence croissante du clergé puis par celle d’une favorite, la comtesse de Lansfeld (Lola Montès), à un système de réaction qui occasionna un soulèvement populaire et le contraignit à abdiquer en faveur de son fils aîné Maximilien II (mars 1848) ; vécut depuis dans la retraite et mourut en 1868. Son règne a été signalé par plusieurs grandes entreprises, telles que le premier chemin de fer allemand, le canal entre le Mein et le Danube, etc. ; il encouragea de tout son pouvoir les savants et les artistes, embellit Munich de nombreux monuments, parmi lesquels on remarque l’Odéon, le Palais-Royal, la nouvelle Pinacothèque. Il s’occupait lui-même de belles-lettres et a publié des Poésies (1829), et un livre original, intitulé les Compagnons du Walhalla (1843).

LOUIS (le docteur P.-Ch.-Alex.), médecin français, né en 1787 à Aï (Marne), m. en 1812 ; s’est illustré à la fois comme praticien et comme savant, et a victorieusement réfuté le système de Broussais sur la phthisie pulmonaire et la fièvre typhoïde. Ses principaux ouvrages sont : Recherches anatomico-pathologiques sur la phthisie (1825) ; Mémoires sur la membrane muqueuse de l’estomac, le croup, les abcès du foie (1826) ; Recherches sur la fièvre typhoïde (1841).

LUCCHESI-PALLI (Hector, comte de), diplomate italien, né dans le roy. napolitain vers 1805, m. en 1864 ; fut attaché à l’ambassade napolitaine au Brésil, puis en Espagne, et devint en 1833 l’époux morganatique de la duchesse de Berry. – Un membre de sa famille, Antonio Lucchesi-Palli, fut ministre du royaume des Deux-Siciles, et mourut en 1873.

MALLEFILLE (Félicien), littérateur français, né à l'île Maurice en 1813, m. en 1868 ; commença sa carrière littéraire à vingt ans, l’interrompit en 1848 pour remplir à Lisbonne une mission diplomatique et la reprit en 1849. On a de lui des romans parmi lesquels on distingue les Mémoires de Don Juan (1847, ouvrage resté inachevé), et des pièces de théâtre qui offrent des situations hardies et un style ferme et vigoureux : Glenarvan, drame, 1836 ; les Sept enfants de Lara, drame, 1836 ; le Cœur et la Dot, comédie, 1852 ; les Mères repenties, drame, 1858 ; les Sceptiques, comédie, 1867 ; les Deux Veuves, comédie, etc.

MANZONI (Alexandre, comte), poëte italien, né à Milan en 1784, m. en 1873. Petit-fils de Beccaria par sa mère, il fit d’excellentes études à Milan, puis à Paris, ou il se lia avec Volney, Garat, de Tracy, Fauriel ; épousa une Génevoise, qu’il convertit au catholicisme ; chanta dans les Inni Sacri (1810) la Nativité, la Passion, la Résurrection ; se déclara en littérature pour le romantisme, qu’il introduisit et popularisa en Italie par deux pièces (le Comte de Carmagnole, 1820 ; Adelchi, 1823) ; donna en 1822, sur la mort de l’Empereur, une ode célèbre : le Cinq Mai ; et mit le sceau à sa réputation par son roman les Fiancés (1827), qui présente un tableau animé de la société italienne au XVIIe siècle. Il vécut depuis dans une retraite absolue voué à la pratique de la religion la plus austère, et fut éprouvé par les pertes de famille les plus cruelles ; il fut nommé néanmoins sénateur du royaume d’Italie en 1860.

MARIE (Alexandre-Thomas), avocat et homme politique français, né en 1797, à Auxerre (Yonne), se distingua de bonne heure au barreau de Paris, m. en avril 1870 ; se signala dans plusieurs procès politiques importants, entre autres celui des accusés de juin 1832, et de Pépin, le complice de Fieschi, etc., et fut bâtonnier en 1840 et 1841. Nommé député de Paris en 1846, il siégea parmi les membres de l’opposition, et prit une part importante à la révolution de février 1848 ; fut membre du Gouvernement provisoire, et, comme ministre des travaux publics, organisa les ateliers nationaux ; fut un des cinq membres de la commission exécutive que renversa l’insurrection de Juin ; devint, sous le gouvernement du général Cavaignac, président de l’Assemblée constituante, et bientôt ministre de la justice ; combattit la politique du prince Louis-Napoléon devenu président de la République ; ne fut pas réélu à la Législative, mais, en 1863, fut envoyé, comme député des Bouches-du-Rhône, au Corps législatif, où il siégea parmi les membres de la gauche.

MARIE-AMÉLIE (de Bourbon), reine des Français, née en 1782 à Caserte, fille de Ferdinand IV, roi des Deux-Siciles ; épousa en 1809 à Palerme le