Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

compense élevé au grade de vice-amiral, et bientôt après à la pairie, avec le titre de baron ; occupa, de 1S32 à 1839, le poste d'ambassadeur à Constantinople, et fit tous ses efforts pour sauver l'empire ottoman, menacé à la fois par les armes de l’Égypte et par l'ambition de la Russie; fut nommé amiral en 1840 et appelé en même temps au ministère de la marine; mais il se vit, en 1843, obligé par le mauvais état de sa santé de renoncer aux affaires.

ROUSTAM ou ROSTAM, héros de la Perse, était fils de Zal, prince du Sedjistan, et descendait de Djemchid. On le fait vivre sous plusieurs règnes, et même pendant plusieurs siècles; on lui attribue, comme à Hercule, une foule d'exploits, qui évidemment appartiennent à plusieurs personnages distincts. Le dernier des héros de ce nom vivait au VIe s. av. J.-C. Il rendit des services signalés au roi de Perse Kaïkaous II (Gouchtaps), délivra ce prince, prisonnier des Arabes, et repoussa les Touraniens qui désolaient ses États; néanmoins il tomba en disgrâce pour avoir refusé d'embrasser la doctrine de Zoroastre. Forcé par suite de ce refus de combattre le fils du roi, Isfendiar ou Asfendiar, il tua ce prince après un combat singulier qui dura deux jours. Il périt plus tard dans une expédition contre l'Inde, par la trahison de Scheghad, un de ses frères.

ROUSTAM, général persan, plaça sur le trône Yezdedjerd III en 632, tenta de repousser les Arabes qui avaient envahi la Perse pour y porter l'Islamisme, et périt en 636 à la bat. de Kadésiah, sans avoir pu arrêter leurs progrès. — Général turc. V. ROXELANE.

ROUTCHOUK, v. forte de la Turquie (Bulgarie), ch.-l. de livah, sur la r. dr. du Danube, en face de la ville valaque de Giurgevo, à 88 kil. E. de Nikopoli ; env. 40 000 hab. Évêché grec. Ville sale et mal bâtie, vieux château. Cette ville sert d'entrepôt pour les marchandises d'Allemagne et surtout de Vienne, qui y sont embarquées sur le Danube. Prise par les Russes en 1812 et 1828, elle fut démantelée la 2e fois. — Le livah de Routchouk, au S. de la Valachie, a pour ch.-l. Nikopoli.

ROUTIERS (les), du vieux mot route, bande de soldats ; bandes d'aventuriers et de pillards qui se formèrent en France en 1147, après le départ de Louis VII pour la croisade, furent détruites en 1183 près de Dun-le-Roi par la confrérie du charpentier Durand (du Puy), dite les Pacifici. Les débris de ces bandes se transformèrent en troupes mercenaires. — Ce nom fut donné depuis à de nouvelles bandes appelées aussi Brabançons, Écorcheurs, etc.

ROUTOT, ch.-l. de cant. (Eure), à 20 k. E. de Pont-Audemer; 968 h. Marché de bœufs gras.

ROUVET (Jean), de Clamecy (Nièvre), inventa, en 1549, le flottage du bois à bûches perdues, qui a fait la fortune au pays. On lui a érigé, en 1828, un buste dans sa ville natale.

ROUVRAY, Roboretum, vge d'Eure-et-Loir, à 40 kil. de Chartres; 790 hab. Dunois y fut battu par les Anglais à la Journée dite des harengs.

ROUVRES, bourg de la Côte-d'Or, près de l'Ouche, à 12 kil. S. E. de Dijon, a donné son nom à Philippe, dernier duc de la 1re maison de Bourgogne.

ROUX (Maître), peintre florentin. V. ROSSO.

ROUX (Philibert), chirurgien, né en 1780 à Auxerre, m. en 1854, élève et ami de Bichat, put, à la mort de son maître, continuer son cours, quoique à peine âgé de 22 ans, et termina son Anatomie descriptive; devint successivement chirurgien de la Charité, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, professeur à la Faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie de médecine, et fut admis en 1834 à l'Académie des sciences, où il remplaça Boyer, son beau-père. On a de lui : Mélanges de chirurgie et de physiologie, (1809); Éléments de médecine opératoire (1813), dont il n'a paru que deux volumes; Mémoire sur la réunion immédiate des plaies après l'amputation (1814), où il démontra l'inutilité d'une suppuration prolongée; Parallèle de la chirurgie anglaise avec la chirurgie française, 1816; et des mémoires sur la Staphyloraphie ou Suture du voile du palais (1825 et 1850). Roux excella surtout dans la chirurgie réparatrice et dans l'art des pansements. Le Dr Malgaigne a prononcé son Éloge à la Faculté de médecine et M. Dubois (d'Amiens) à l'Académie de médecine.

ROVÈRE (la), célèbre maison italienne, qui paraît issue de simples pêcheurs de Savone, a donné deux papes à l'Église, François de la Rovère, qui prit le nom de Sixte IV, et Julien de la Rovère, neveu de Sixte IV, qui prit le nom de Jules II.

ROVÈRE (Jean DE LA), neveu de Sixte IV et frère de Jules II, fut prince de Sinigaglia et Mondavio, puis préfet de Rome, épousa la fille du duc d'Urbin Frédéric, et prépara ainsi l'avènement de sa famille à ce duché. — Son fils, Franç. Marie I de la R., devint duc d'Urbin à la mort de Guid'Ubald I, son oncle maternel, 1508, commanda les troupes que Jules II, son oncle paternel, envoyait contre les Vénitiens, éprouva dans cette guerre des revers qui le firent disgracier, tua, dans un accès de fureur, le cardinal François Alidosi, auquel il attribuait sa disgrâce, rentra cependant en faveur, et soumit au pape en 1512 la Romagne et le territoire de Ferrare. Privé de ses états par Léon X (1516), il les recouvra à la mort de ce pontife (1522). Il fut, dit-on, empoisonné à l'instigation de P. L. Farnèse, fils de Paul III (1538). — Guid'Ubald de la R., fils du préc., duc d'Urbin de 1538 à 1574, ne se distingua que par son amour effréné pour le plaisir et par la sévérité avec laquelle il traita ses sujets révoltés. Il perdit le duché de Camerino, dot de sa femme, que le St-Siége lui enleva. — [[w:François Marie II della Rovere|Franç. Marie II de la R.]], dernier duc d'Urbin, né vers 1551, était fils du préc. Il devint duc en 1574, protégea et cultiva les lettres, composa lui-même plusieurs ouvrages, et donna au naturaliste Aldrovandi les moyens de former son magnifique musée. Il perdit en 1623 son fils unique Frédéric Ubald, victime de ses débauches, abdiqua en faveur du St-Siége, 1626, et m. en 1631. Il laissait une fille, qui épousa Ferdinand de Médicis et lui porta ses biens particuliers.

ROVÈRE (Guid'Ubald BONARELLI DE LA), littérateur et diplomate, né à Urbin en 1563, fut chargé par les ducs de Ferrare et de Modène de plusieurs négociations, eut part à la fondation de l'Académie des Intrépides à Ferrare, et mourut en 1608, majordome du cardinal d'Este. Il est auteur de la Filli di Sciro (Ferrare, 1607), pastorale qui se distingue par l'élégance et l'harmonie du style, et qu'on place près de l’Aminta et du Pastor fido. Elle a été trad. par St-Gelais, 1707. — Son frère, Prosper, 1590-1659, a composé une bonne tragédie : Il Solimano, des Drames en musique, des Comédies et des Poésies diverses. Il fonda l'Académie des Caliginosi (1624).

ROVÈRE (Joseph Stanislas), démagogue français, né en 1748 à Bonnieux, dans le comtat Venaissin, eut un commandement dans le dép. de Vaucluse sous Jourdan Coupe-Tête (1791), fit à la barre de l'Assemblée Législative l'apologie du massacre de la Glacière (Avignon), fut nommé député des Bouches-du-Rhône à la Convention, et alla organiser le régime de la Terreur dans le Midi. Il abandonna la cause de Robespierre dès qu'il le vit renversé, mais il n'en fut pas moins, au 18 fructidor, déporté à Sinnamary, où il mourut en 1798.

ROVEREDO, Roboretum, v. des États autrichiens (Tyrol), ch.-l. de cercle, sur l'Adige et le Leno, à 20 kil. S. de Trente; 11 000 h. Trib.; gymnase; étoffes de soie; cuirs, jambons, etc. — Aux Vénitiens de 1416 à 1609; possédée ensuite par les Autrichiens. Prise par les Français en 1796, à la suite d'une victoire que Bonaparte y remporta le 4 sept. Elle fut comprise dans le dép. du Ht-Adige. Patrie des Rosmini.

ROVIGNO, Rivonium, v. et port des États autrichiens (Istrie), sur l'Adriatique, à 80 kil. S. de Trieste; 10 600 hab. Chantiers de construction, corderie navale; vin muscat.