Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Luzarches. Anc. abbaye de l’ordre de Cîteaux, fondée en 1227 par S. Louis ; les bâtiments ont été transformés en une filature de coton. — On connaît sous le nom de Bible de Royaumont un recueil des figures de l’Ancien et du Nouveau Testament, avec explications ; cet ouvrage, communément attribué à Lemaistre de Sacy, paraît plutôt être de Nic. Fontaine, qui le publia en 1694, sous le pseudonyme de Royaumont, prieur de Sombreval.

ROYBON, ch.-l. de cant. (Isère), sur la Calaure, à 18 k. N. O. de St-Marcellin ; 2128 h. Grosse draperie.

ROYE, ch.-l. de c. (Somme), sur l’Ayre, à 18 kil. E. N. E. de Montdidier ; 3797 h. Église St-Pierre, avec de beaux vitraux. Bas de laine, filature de coton, sucre de betterave. Grand marché de grains et de farines. — Roye, autrefois fortifiée, était une de ces Villes de la Somme qui furent un objet de litige entre Charles le Téméraire et Louis XI. Celui-ci la céda, puis la reprit (1475). Elle a subi onze siéges, trois pestes et deux incendies.

ROYE (GUY DE), prélat français, d’une illustre maison de Picardie, s’attacha aux papes Clément VII et Benoit XIII, et occupa successivement les sièges de Verdun, Castres, Dole, Tours, Sens, Reims(1390). Il se rendait au concile de Pise, en 1409, lorsqu’il fut tué d’un coup d’arbalète à Voltri, près de Gênes, dans une émeute suscitée contre ses gens. Il avait fondé à Paris le collège dit de Reims en face de Ste-Barbe.

ROYER-COLLARD (Pierre Paul), philosophe et politique, né en 1763 à Sompuis, près de Vitry-le-Français (Marne), m. en 1845, étudia sous les Pères de la Doctrine, enseigna quelque temps dans leurs collèges, puis entra au barreau de Paris ; adopta en 1789 les principes de la Révolution, fut même un instant secrétaire de la Commune, mais s’éloigna après la néfaste journée du 10 août 1792. Élu en 1797 député de la Marne au Conseil des Cinq-Cents, il s’en vit expulsé au 18 fructidor : il se lia dès lors avec les royalistes, et fit partie d’un conseil secret formé en France par Louis XVIII ; mais il se retira de la politique après le couronnement de l’Empereur pour se livrer tout entier aux études philosophiques et fut nommé professeur d’histoire de la philosophie moderne à la Faculté des lettres de Paris et doyen de la Faculté. Élu de nouveau en 1815, après le retour des Bourbons, député de la Marne, il devint successivement conseiller d’État, directeur de la librairie, enfin président de la Commission d’instruction publique (1816) : il signala son administration par d’importantes améliorations, notamment par la création de chaires d’histoire. Il quitta ce poste en 1820, quand le parti ultra-royaliste l’eut emporté, combattit énergiquement à la Chambre des Députés la loi d’aînesse, la loi du sacrilège, et autres mesures réactionnaires, et obtint par là une telle popularité qu’en 1827 sept collèges l’élurent à la fois ; il fut, en 1828, appelé à la présidence de la Chambre, et remplit ces fonctions avec autant de fermeté que d’impartialité ; il s’éclipsa volontairement après 1830, mais ne quitta la Chambre que peu d’années avant sa mort. Il avait été en 1827 admis à l’Académie française. M. Royer-Collard fut un des fondateurs du régime constitutionnel en France. On lui avait donné, ainsi qu’à ses amis, le titre de doctrinaire, soit par allusion à la congrégation de la Doctrine où il avait été élevé, soit parce qu’il avait en politique une doctrine arrêtée, doctrine qui consistait à concilier par la pondération des pouvoirs la liberté et la légitimité. Comme philosophe, il a surtout attaché son nom à la réaction spiritualiste en combattant le sensualisme de Condillac et en faisant connaître en France la philosophie écossaise : c’est à son école que se sont formés MM. Cousin et Jouffroy. Comme orateur, il se distingua par une éloquence grave et nerveuse et par une dialectique puissante. On n’a de lui, outre ses discours politiques, que des fragments philosophiques joints à la traduction de Reid par Jouffroy. La ville de Vitry, dont Royer-Collard avait été longtemps le député, lui a élevé une statue. Son nom a été donné à une rue de Paris. M. de Barante a publié la Vie politique de Royer-Collard, ses discours et ses écrits, 1861.

ROYER-COLLARD (Athanase), médecin, frère du préc., né en 1768 à Sompuis près de Vitry-le-François, m. en 1825 ; devint en 1806 médecin en chef de la maison d’aliénés de Charenton, fit avec succès un cours sur les maladies mentales, devint en 1809 inspecteur général des écoles de Médecine, et en 1816 professeur de médecine légale à la Faculté de Paris. On lui doit, outre divers articles et rapports, la fondation de la Bibliothèque médicale (1803), journal de médecine estimé.

ROYÈRE, ch.-l. de cant. (Creuse), à 17 kil. E. de Bourganeuf ; 2330 h. Bestiaux.

ROYOU (l’abbé Thomas), journaliste, né à Quimper en 1741, m. en 1792, était beau-frère de Fréron. Il remplit 20 ans la chaire de philosophie du collège Louis-Ie-Grand, eut part à l’Année littéraire, et fonda en 1790 l’Ami du Roi, journal qui défendit avec courage la cause monarchique et qui lui attira des poursuites. Il m. en 1792, pendant qu’on le recherchait. On a de lui : Le monde de verre réduit en poudre, réfutation des Époques de la nature de Buffon (1780).

ROYOU (Jacq. Corentin), historien, frère du préc., né à Quimper vers 1745, m. en 1828, fut aussi journaliste, puis se fit avocat, et arracha à la mort plusieurs accusés sous le Directoire, il fut sous la Restauration censeur dramatique et pensionné. On a de lui deux tragédies. Phocion (1817) et la Mort de César (1825), une comédie, le Frondeur ; mais il est plus connu par des écrits historiques : Précis de l’Histoire ancienne d’après Rollin, 1802 ; Hist. romaine jusqu’à Auguste, 1806 ; Hist. des empereurs romains, 1808 ; Hist. du Bas-Empire, 1813 ; Hist. de France depuis Pharamond, 1819 : ce sont d’assez bons résumés, mais on les accuse de quelque partialité ; l’auteur s’y montre à la fois le défenseur du pouvoir royal et l’adversaire de la puissance cléricale.

ROZE (le chevalier), né à Marseille en 1671, m. en 1733, servit Philippe V en Espagne à la tête de deux compagnies levées à ses frais, puis fut consul à Modon, revint à Marseille au moment où se déclarait la terrible peste de 1720, y déploya le dévouement et l’intrépidité les plus rares, recueillant les malades, enterrant lui-même les morts, et réussit ainsi à rendre le courage aux Marseillais. Comme Belzunce, son digne émule, il échappa au fléau.

ROZEL, ch.-l. de cant. (Savoie), arr. de Moutiers.

ROZIER (l’abbé Franç.), agronome, né à Lyon en 1734, fut, après Bourgelat, professeur à l’école vétérinaire de cette ville, puis directeur de la pépinière du Lyonnais. Il périt en 1793, atteint dans son lit par une bombe pendant le siège de Lyon par les troupes de la Convention. On a de lui : Cours complet d’agriculture, 10 vol. in-4, 1781-98 (il n’a rédigé lui-même que les 9 premiers). Il démontra, dès 1774, que l’huile de pavot (vulgairement huile d’œillette) est un aliment sans danger.

ROZOY, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), sur l’Yère, à 15 kil. S. O. de Coulommiers ; 1489 hab. Anciens remparts flanqués de tourelles et plantés d’arbres, église gothique. Huile de graines. — ROZOY-SUR-SERRE, ch.-l. de c. (Aisne), à 45 kil. N. E. de Laon ; 1773 h.

RUAD ou ROUAD, Aradus, petite île de la Turquie d’Asie, dans la Méditerranée, sur la côte de Syrie, au S. O., et près de Tortose.

RUBEN, fils aîné de Jacob, empêcha ses frères de tuer Joseph, et leur conseilla de se contenter de le descendre dans une citerne, d’où il se proposait de venir le tirer. - Ses descendants formèrent la tribu de Ruben et occupèrent dans la Terre Promise le pays situé à l’E. de la mer Morte et du Jourdain, au S. de la tribu de Gad, entre les torrents de Jabok et d’Arnon, et qui formait la pointe S. E. de la Palestine. On y trouvait les monts Nébo et Abarim et les villes d’Adom, Sébon, Cariathaïm, Bosor et Jaser.

RUBENACH, vge des États prussiens (Prov. Rhénane), à 3 kil. N. de Coblentz ; 700 hab. C’est de là