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chez les Salentins, entre Hydronte et Brundusium, était grecque d'origine. Patrie d'Ennius.

RUDOLPHI (Ch. Asmond), naturaliste, né en 1770 à Stockholm, m. en 1832 à Berlin, fut nommé par le roi de Suède directeur d'une école vétérinaire créée en Poméranie (1803), puis par le roi de Prusse professeur à Berlin (1810). Il a rédigé sur les vers intestinaux un ouvrage devenu classique : Entozoa seu Historia vermium intestinalium, Amst., 1808, avec un Supplément publié en 1820.

RUDOLPHINES (TABLES). V. RODOLPHE II, emp.

RUDOLSTADT, capit. de la principauté de Schwartzbourg-Rudolstadt, sur la Saale, à 31 kil. S. de Weimar; 5000 hab. Résidence du prince.

RUE, ch.-l. de c. (Somme), sur la Maye, à 24 kil. N. O. d'Abbeville; 2338 hab. Station, anc. château, chapelle gothique du St-Esprit.

RUEDA (LOPE de), écrivain espagnol. V. LOPE.

RUEL ou RUEIL, le Rotalgensis pagus de Grégoire de Tours, commune du dép. de Seine-et-Oise, sur le chemin de fer de St-Germain et près de la Seine, à 12 kil. O. de Paris et à 10 N. E. de Versailles; 6489 h. — Charles le Chauve, vers 870, donna ce domaine à l'abbaye de St-Denis, qui le posséda jusqu'en 1635; il fut alors acheté par le cardinal de Richelieu, qui y fit construire un beau château, où la cour se retira en 1648 pendant les guerres de la Fronde. Belles casernes; monument de l'impératrice Joséphine (dans l'église). C'est de cette commune que dépend le château de la Malmaison, où résida Joséphine: l'église de Ruel renferme les tombeaux de Joséphine et de la reine Hortense, sa fille.

RUELLE, vge du dép. de la Charente, à 7 kil. N. E. d'Angoulême, sur la Touvre; 1700 hab. Fonderie de canons, créée en 1750 par le marquis de Montalembert, achetée par l’État en 1776.

RUFFEC, ch.-l. d'arr. (Charente), à 42 kil. N. d'Angoulême; 3235 hab. Trib. de 1re inst., collége. Ancien château, église en style roman-fleuri. Commerce de marrons, fromages, truffes, pâtés de foie d'oie aux truffes : les terrines de Ruffec, faites avec des perdreaux truffés, sont renommées. — Ville très-ancienne; d'abord baronnie, puis vicomté, elle fut érigée en marquisat en 1588. Il s'y est tenu des conciles en 1258, 1304 et 1327.

RUFFI (Ant. de), conseiller à la sénéchaussée de Marseille, puis conseiller d'État, né à Marseille en 1607, m. en 1689, a rédigé l’Histoire de Marseille, 1642 et 1696 (avec augmentations), et l’Hist. des comtes de Provence de 934 à 1480, Aix, 1655. — Son fils, Louis R., 1657-1724, a écrit sur l’Origine des comtes de Provence, du Venaissin, de Forcalquier et des vicomtes de Marseille, 1712.

RUFFIEUX, ch.-l. de cant. (Savoie), arr. de Chambéry, entre le Rhône et le lac du Bourget; 1059 h.

RUFFO (Denis Fabrice), dit le Général-cardinal, homme d'état napolitain, né en 1744, mort en 1827, fut trésorier de Pie VI, qui le créa cardinal, quoiqu'il ne fût que diacre. Ayant perdu les bonnes grâces du pape, il retourna à Naples et s'y montra l'adversaire d'Acton. En 1799, il souleva la Calabre contre les Français, leur reprit Naples à l'aide des Russes, des Anglais et même des Turcs, et exerça dans cette ville de cruelles vengeances. Cependant il désapprouva en 1805 une nouvelle guerre contre la France, et fut disgracié pour ce motif.

RUFFO (Don Fabricio), comte de Castelcicala, né à Naples en 1745, m. en 1832, s'attacha au ministre napolitain Acton, qui l'envoya en mission en Angleterre, fut de 1795 à 1798 chef du tribunal d'inquisition politique, suivit la cour de Naples à Palerme en 1799, y remplaça Acton comme ministre et fit déclarer la guerre à la France après la bataille d'Aboukir. Ambassadeur à Londres après la paix d'Amiens, il vint occuper le même poste à Paris en 1815.

RUFIN, Rufinus, ministre de Théodose I et d'Arcadius, né vers 350 à Élusa (Eause) en Aquitaine, s'acquit un nom comme jurisconsulte, plut à Théodose qui l'emmena à Constantinople, y devint grand maître du palais, puis consul, conseilla à l'empereur le massacre de Thessalonique (390), fit périr Tatien, préfet du prétoire, et s'empara de sa charge (392) ; usurpa la tutelle d'Arcadius, proclamé empereur d'Orient à la mort de Théodose (395), et se fit universellement exécrer par ses crimes et sa tyrannie. Il eut de vifs démêlés avec Stilicon, tuteur d'Honorius, emp. d'Occident, qui voulait régir l'empire entier; pour se venger de lui, il appela, dit-on, les Goths, qui ravagèrent l'empire. Il allait être associé au trône par Arcadius, lorsque les troupes de Stilicon pénétrèrent dans Constantinople : il y fut tué par le goth Gaïnas (nov. 395). L'ambition, l'avarice et la cruauté de Rufin ont été énergiquement retracées par Claudien dans le poëme intitulé : Invectives contre Rufin.

RUFIN, Toranius Rufinus, prêtre, né vers 360 à Concordia dans le Frioul, vécut longtemps dans un couvent d'Aquilée, puis à Jérusalem, et y fonda un couvent sur le mont des Oliviers. D'abord lié étroitement avec S. Jérôme, il se brouilla avec lui pour des dissentiments théologiques, revint en Occident, et alla résiDer à Rome, puis en Sicile (408), où il mourut en 410. On lui doit des traductions latines de l’Histoire ecclésiastique d'Eusèbe et des Homélies d'Origène et de S. Basile.

RUFUS, c.-à-d. roux, surnom de plusieurs familles romaines, des Rutilius, des Minucius, des Curtius, etc.

RUFUS, médecin d’Éphèse, qui vivait probablement du temps de Trajan (vers 110), avait composé un poëme grec sur la Médecine. Il a aussi écrit sur les maladies des reins et sur l'anatomie : il reconnaît deux ordres de nerfs, ceux du sentiment et ceux du mouvement. Il ne reste de lui que des fragments, qui ont été publiés par J. Goupil, Paris, 1554, avec la traduction de Crasso, et par W. Rinch, Lond,, 1726. M. Littré (1844) et M. Daremberg (1846) en ont trouvé de nouveaux fragments.

RUFUS FESTUS ou SEXTUS RUFUS, historien latin qui vivait vers l'an 370 av. J.-C., était un personnage consulaire. On a sous son nom: l° De Historia romana libellus, Breviarium rerum gestarum populi romani, qui n'est guère qu'un dénombrement des révolutions et des agrandissements successifs de Rome ; 2° De regionibus urbis Romæ, espèce de catalogue des monuments de cette ville. Ils ont été publiés tous deux par G. Munnich, Hanovre, 1815, et trad. par A. Dubois, dans la collection Panckoucke, 1843.

RUGEN, île de la Prusse, dans la mer Baltique, est séparée de la côte de Poméranie par un canal de 2 à 3 kil. de large; elle a 55 kil. sur 42, et: compte 36 000 h.; ch.-l., Bergen. Côtes fort découpées (d'où trois presqu'îles principales), mais pas de bon port. Nombreuses antiquités germaniques. — L'île de Rugen fut le berceau des Rugiens et le principal sanctuaire des cultes d'Hertha et de Svantovit. Ses habitants se rendirent longtemps redoutables par leurs pirateries. Waldemar I, roi de Danemark, prit cette île en 1168 et y brisa les idoles; elle passa aux ducs de Poméranie en 1478, à la Suède en 1648, fut prise en 1807 par les Français, qui la donnèrent au Danemark, lequel la céda à la Prusse en 1814, en échange de Lauenbourg.

RUGGIERI (Côme), astrologue de Florence, vint en France sous Catherine de Médicis qui fit de lui son confident et son conseil, obtint de cette reine l'abbaye de St-Mahé en Bretagne, fut accusé, en 1574 de conspirer contre Charles IX avec La Môle et Coconas, fut condamné aux galères, mais obtint sa grâce par la protection de la reine mère. Accusé d'une nouvelle conspiration en 1597 (contre Henri IV), il réussit encore à se soustraire à la condamnation. Il mourut en 1615. Il avait publié depuis 1604 des almanachs, qui furent célèbres. La reine Catherine avait fait construire pour lui à Paris par Bullant un observatoire, dont le seul reste est la colonne astrologique de la Halle au blé. — V. UBALDINI.

RUGIENS, Rugii, peuple de race germanique,