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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/92

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magne, la Hollande, l’Angleterre, avec un succès croissant, et y mit le comble en France, où il arriva en 1782. Grâce à la protection de la cour, à laquelle l’avait recommandé l’empereur Joseph II, il put, malgré l’opposition de l’Académie royale de musique, faire jouer plusieurs opéras dont les meilleurs sont : Renaud, Chimène, Dardanus, Œdipe à Colone ; toutefois, l’attention publique, absorbée par la dispute des Gluckistes et des Piccinistes, n’apprécia pas ces chefs-d’œuvre à leur juste valeur. Sacchini sut, dans l’instrumentation, produire de beaux effets par des moyens fort simples ; il fut peut-être le plus grand maître de son époque ; il réunissait les mérites de Gluck et de Piccini. Il brille surtout par le charme : on l’a surnommé le Racine de la musique.

SACES, Sacæ, peuple de la Scythie asiatique, au N. de la Sogdiane, et à l’O. de l’Inde, dans le pays actuel des Kirghiz. Ils firent des invasions dans la Bactriane, et jusqu’en Asie-Mineure et en Arménie, où une province fut appelée de leur nom la Sacasène. Cyrus remporta sur eux une victoire en mémoire de laquelle il institua des fêtes appelées Sacæa. Ils furent subjugués par Darius Ier. — On appelle dans l’Inde Ère des Saces, une ère qui commence l’an 78 de J.-C. et qui est la même que l’ère de Salivahna.

SACHEVERELL (H.), recteur ou curé anglican d’une paroisse de Southwark (faubourg de Londres), né vers 1672, m. en 1724, acquit une grande célébrité en 1709 par des sermons politiques où il ridiculisait le parti whig, qui était alors au pouvoir, et s’élevait contre la tolérance accordée aux non-conformistes. Traduit devant la Chambre haute (1710), il fut suspendu pour trois ans ; mais la reine Anne, qui avait suivi le procès secrètement, trouvant ses doctrines de son goût, lui donna de l’avancement.

SACHS (Hans), poëte allemand. V. HANS SACHSE.

SACILE, v. murée de Vénétie, près de la Livenza, à 65 kil. S. O. d’Udine ; 4000 hab. Eug. Beauhamais y fut repoussé par l’archiduc Jean en 1809.

SACKEN (le baron OSTEN), général russe, né en 1750, m. en 1837, combattit d’abord les Turcs et les Polonais, fut envoyé, avec le titre de général, contre Masséna en Suisse, fut défait et pris à la bataille de Zurich. Rendu à la liberté, il fut constamment employé dans les guerres contre la Turquie et contre la France. Nommé en 1814 gouverneur de Paris, il se fit estimer par sa modération et sa justice.

SACKVILLE (Thomas et Édouard). V. DORSET.

SACRAMENTAIRES, secte de Réformés qui, s’éloignant de l’opinion de Luther sur le sacrement de l’Eucharistie, rejetèrent la présence réelle de J.-C. : tels furent Zwingle, Carlostadt, Œcolampade, Muncer, Storck, Martin Bucer. Cette différence d’opinion donna lieu à une séparation qui éclata dès le 22 août 1524 entre Luther et plusieurs de ses principaux adhérents, et qu’on nomma Guerre des Sacramentaires.

SACRAMENTO (Rio-), riv. de la Hte-Califomie, prend sa source au pic de Shaste, vers 40° lat. N., coule du N. au S. entre la Sierra-Nevada et la Cordillère de la côte, passe à Sacramento, et se joint au San-Joaquim dans la baie de San-Francisco. Il roule du sable aurifère. — Sur sa r. dr., au confluent du fleuve avec le Feather, s’élève la ville de Sacramento, la 2e ville en importance de la Californie ; 40 000 hab. Grand entrepôt commercial.

SACRAMENTO (COLONIA DEL). V. ST-SACREMENT.

SACRÉ (Cap), Sacrum promontorium, nom commun dans l’antiquité à divers caps, entre autres au cap St-Vincent et au cap Corse.

SACRÉ (Mont-), auj. Castel-san-Silvestri, à 5 kil. N. O. de Rome, près de la voie Nomentane, est célèbre par la retraite des plébéiens en 493 av. J.-C., retraite qui amena l’institution des tribuns du peuple. En 449, une partie de l’armée et du peuple se retira aussi sur le Mont-Sacré, après l’attentat commis par le décemvir Appius Claudius sur Virginie.

SACRÉ-CŒUR, nom de deux fêtes dans l’Église catholique : 1o celle du Sacré-Cœur de Jésus, instituée vers 1698, à la suite des révélations de Marie Alacoque (V. ce nom et GALLIFET) : célébrée d’abord le 3e dimanche après la Pentecôte, elle a été transférée en 1822 au 2e dimanche de juillet ; 2o celle du Sacré-Cœur de Marie, connue dès 1661, approuvée par Clément X en 1676, et qui se célèbre le 8 février.

SACRÉE (Voie), Via sacra, rue de Rome qui, se dirigeant du N. E. à l’O., allait du mont Palatin au mont Capitolin et conduisait au Capitale. C’est par là que les triomphateurs se rendaient au temple.

SACRÉES (Guerres), nom donné dans l’histoire de la Grèce à trois guerres qui eurent pour but de défendre le temple de Delphes. La 1re eut lieu de 600 à 595 av. J.-C. contre les Crisséens, qui pillaient les fidèles qui se rendaient à Delphes. Crissa et Cirrha, leurs villes principales, furent prises d’assaut et leur territoire ravagé, 595. — La 2e, vers 448, eut pour cause le pillage de Delphes par les Phocidiens ; mais ceux-ci n’y jouèrent qu’un rôle secondaire : la lutte s’engagea entre Sparte et Athènes, déjà rivales. Les Athéniens furent vaincus à Chéronée (447). — La 3e eut lieu de 354 à 348 avant J.-C. Ce furent également les Phocidiens qui l’excitèrent en faisant une irruption sur le territoire de Delphes et ravissant les trésors du temple. Cette guerre ouvrit à Philippe, roi de Macédoine, qui se porta défenseur du territoire sacré, un accès dans les affaires de la Grèce, et fut terminée par la dévastation de la Phocide. Les Phocidiens eurent pour généraux dans cette guerre trois frères, Philomèle, Onomarque et Phayllus, qui tous trois succombèrent dans la lutte.

SACREMENT (Fête du St-). V. FÊTE-DIEU.

SACRIFICATEUR (GRAND). V. GRAND PRÊTRE.

SACRIPORTUS, lieu du Latium, chez les Volsques, près de Signia, célèbre par une victoire que Sylla remporta sur le parti de Marius, 82 av. J.-C.

SACROBOSCO (J. d'HOLYWOOD, dit de), astronome du XIIIe s., né dans le comté d’York, acheva ses études à Oxford, vint habiter Paris et y mourut en 1256. Il a laissé : De Sphæra mundi, abrégé de Ptolémée longtemps classique, Ferrare, 1472 ; De anni ratione seu de computo ecclesiastico, Wittemb., 1588.

SACROVIR (JULIUS), Éduen, d’une illustre naissance, souleva la partie occid. et mérid. de la Gaule contre l’emp. Tibère pendant que J. Florus soulevait le nord, fut battu par C. Silius près Autun, en 21, et se tua. Rosny a publié Julius Sacrovir ou le Dernier des Éduens, poëme en prose, 1803,

SACY (L. Isaac LEMAISTRE, dit de), né à Paris en 1612, était frère du célèbre avocat Antoine Lemaistre, et parent par sa mère du grand Arnauld. Il embrassa l’état ecclésiastique, partagea les doctrines jansénistes d’Arnauld et de St-Cyran, eut la direction des religieuses de Port-Royal, et s’établit dans ce monastère, auquel il donna tout son bien. Lors des persécutions dirigées contre les Jansénistes (1661), il se vit obligé de se cacher ; découvert en 1666, il fut enfermé à la Bastille et y resta trois ans : c’est dans cette prison qu’il entreprit la traduction de la Bible. Il retourna en 1675 à Port-Royal, mais fut de nouveau forcé d’en sortir, et se retira auprès du marquis de Pomponne, son cousin, chez lequel il mourut en 1684. On a de lui l’Hist. de l’Anc. et du Nouveau Testament, des traductions de l’Anc. Testament, lat.-fr., avec des explications (Paris, 1672, 30 vol. in-8, souvent réimpr.) ; du Nouveau Testament, Mons, 1667, 2 v. in-8. (cette traduction, connue sous le nom de Nouveau Testament de Mons, fut condamnée par le pape en 1668) ; de l’Imitation de J.-C., 1662. Il a aussi trad. le Poëme de S. Prosper contre les Ingrats (en vers et en prose), les Fables de Phèdre, et quelques comédies de Térence (l’Andrienne, les Adelphes, le Phormion), etc. Le nom de Sacy ou plutôt Saci, qu’il portait, n’était que l’anagramme d’Isaac, un de ses prénoms.

SACY (Louis de), avocat au parlement de Paris, né à Paris en 1654, m. en 1727, cultiva les lettres tout en suivant le barreau, et fut reçu en 1701 à l'Aca-