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SAINT-ANGE (le CHÂTEAU-), célèbre forteresse de Rome, sur la r. dr. du Tibre, au bout du pont St-Ange, a souvent servi d'asile aux papes : c'est auj. une prison. C'était autrefois le mausolée d'Adrien. Il reçut son nom actuel d'une petite église du voisinage qui était dédiée à l'archange St-Michel.

SAINT-ANGE (Cap), l'ancien cap. Malée, prom. de Morée, au S. E., par 36° 25' lat. N.; 20° 52' long. E.

SAINT-ANGE (Ange FARIAU, dit de), poëte, né à Blois en 1747, m. en 1810, fut protégé par Turgot, qui lui donna un emploi dans les finances, et fut nommé, lors de la réorganisation de l'instruction publique, professeur de grammaire et de belles-lettres dans une des écoles centrales de Paris. Il venait d'être reçu membre de l'Académie Française lorsqu'il mourut. On lui doit, outre des poésies diverses, une traduction presque complète d'Ovide en vers (Métamorphoses, Fastes, Art d'aimer, Remède d'amour, quelques Élégies et Héroïdes). Il avait un talent réel pour la versification, mais ses traductions sont peu fidèles; d'ailleurs l'auteur se nuisait par une vanité excessive. Ses Œuvres complètes ont paru en 1823, 9 vol. in-12.

SAINT-ANTHÈME, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur l'Ance, à 25 kil. E. d'Ambert; 3206 hab.

SAINT-ANTOINE, bg du dép. de l'Isère, sur le Furant, à 15 kil. N. O. de St-Marcellin; 2035 hab. Célèbre abbaye de St-Antoine, qui était chef d'ordre.

SAINT-ANTOINE (Religieux de). V. ANTOINE (S.).

SAINT-ANTONIN, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), à 54 k. N. E. de Montauban; 5152 h. Station. Tanneries, étoffes de laine. Anc. couvent.

SAINT-ARNAUD (Achille LEROY de), maréchal de France, né à Paris en 1798, m. en 1854, était fils d'un avocat au parlement, qui devint membre du Tribunat et préfet de l'Aude. Il entra en 1815 aux gardes du corps, alla en 1822 combattre pour la cause des Hellènes, et ne rentra au service qu'en 1831 ; fut attaché en qualité d’officier d'ordonnance au général Bugeaud, dont il se concilia promptement l'affection, fut chargé d'accompagner la duchesse de Berry à Palerme (1832), passa en 1837 en Afrique, prit une part active à l'assaut de Constantine (1837), à la prise de Djigelli (1839), à l'attaque du col de Mouzaïa, où il reçut une blessure grave (1840), à la prise de Tekedempt et de Mascara (1841) ; fut investi en 1842 du commandement de Milianah, et en 1844 de celui d'Orléansville; comprima l'insurrection du Dahra (1845-47), suscitée par Bou-Maza ; fut élevé en 1850 au commandement supérieur de la province de Constantine, et fit l'année suivante, contre les tribus insoumises de la Kabylie, une expédition hardie, qui fut couronnée d'un plein succès ; fut bientôt après appelé au commandement d'une division de l'armée de Paris, puis au ministère de la guerre (oct. 1851). Il s'attacha surtout à réorganiser l'armée et à y rétablir la discipline; fut chargé, au 2 décembre, des mesures militaires qui devaient assurer le succès du coup d’État; reçut, en 1852, le bâton de maréchal; fut, en 1854, mis à la tête de l'armée dirigée contre la Russie, opéra le 14 septembre, de concert avec l'armée anglaise, une heureuse descente en Crimée, et remporta le 20 sur les bords de l'Alma une victoire éclatante. Il marchait sur Sébastopol lorsque, vaincu par une maladie qui le minait depuis longtemps, il se vit forcé de résigner son commandement : il succomba en mer trois jours après. Aux qualités du guerrier, St-Arnaud unissait les agréments de la personne, un esprit vif et tout français. Il a été publié en 1855 un recueil de ses Lettres, où il se peint tout entier : ces lettres, écrites dans l'intimité, sont adressées pour la plupart à ses frères, MM. Ad. de St-Arnaud et Ad. de Forcade. Son nom a été donné à une rue de Paris; son buste a été placé dans la cour d'honneur du lycée Napoléon, où il avait été élevé.

SAINT-ASAPH, v. du Pays de Galles (Flint), à 20 kil. N. O. de Flint; 3500 hab. Évêché. — Fondée en 560 par Kentigern (S. Mungo), évêque de Glasgow, qui y bâtit le célèbre monastère Llan-Elvy. La ville doit son nom à S. Asaph, 2e abbé du monastère.

SAINT-ASTIER, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur l'Isle, à 17 k. S. O. de Périgueux; 2879 h. Station.

SAINT-AUBAN, ch.-l. de cant. (Alpes-Maritimes), à 40 kil. N. O. de Grasse; 615 hab.

SAINT-AUBIN-D'AUBIGNÉ, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 18 kil. N. E. de Rennes; 1448 h.

SAINT-AUBIN-DU-CORMIER, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 20 kil. S. O. de Fougères; 2098 h. Tour très-élevée, reste d'anciennes fortifications. La ville fut fondée 1222 par Pierre de Dreux. Il y fut signé en 1231 un traité entre la reine Blanche et les nobles révoltés. Victoire de La Trémoille sur les Bretons et le duc d'Orléans (depuis, Louis XII), alors révolté, 1488. — V. AUBIN.

SAINT-AUBIN (LEGENDRE, marq. de). V. LEGENDRE.

SAINT-AUGUSTIN, v. et port des États-Unis, dans la Floride, à l'entrée de cette péninsule, sur l'Océan Atlantique, à 240 k. S. E. de Tallahassée; 3000 hab. Jadis plus peuplée. Beau pont en pierre. — Fondée par les Espagnols, elle fut la capit. de la Floride occid. sous leur domination. Elle fut brûlée par Drake en 1586, par Davis en 1785. Le traité de la cession de la Floride aux États-Unis y fut signé en 1821.

SAINT-AUGUSTIN (Cap), le cap le plus orient, de l'Amérique, au Brésil (Pernambouc), par 8° 20' lat. S.

SAINT-AULAYE, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur la Dronne. à 33 kil. S. O. de Riberac; 1524 hab.

SAINT-AVOLD, v. d'Alsace-Lorraine, à 32 kil. O. de Sarreguemines et S. 47 kil. E. de Metz ; 3286 h. Station, foire très-fréquentée. La ville doit son origine à un monastère de S. Nabor.

SAINT-BARTHÉLEMY, une des Antilles (à la Suède), par 65° 12' long. O., 17° 58' lat. N. : 25 kil. de tour, 10 000 hab.; ch.-l., Gustavia. Abord périlleux, mais bon port. Peu d'eau; arbres à bois précieux. — Aux. Français depuis 1648, elle fut cédée à la Suède en 1784.

SAINT-BARTHÉLEMY-DE-GROUIN, bourg du dép. de l'Isère, à 22 kil. S. O. de Grenoble. Fontaine dont l'eau bout constamment et s'enflamme facilement.

SAINT-BARTHÉLEMY (la). V. BARTHÉLEMY.

SAINT-BÉAT, ch.-l. de cant. (Hte-Garonne), à 32 kil. de St-Gaudens, au confluent de la Garonne et de la Pique; 1403 h. Beau marbre blanc, ardoises.

SAINT-BEAUZELY, ch.-l. de cant. (Aveyron), sur la Muse, à 16 kil. N. O. de Milhau; 949 h.

SAINT-BENIN-D'AZY, ch.-l. de cant. (Nièvre), à 19 kil. E. de Nevers ; 1859 hab. Forges.

SAINT-BENOÎT, v. et port de l'île de la Réunion, dans l'arr. du Vent, à 40 kil. S. E. de St-Denis et à l'embouch. de la riv. des Marsouins ; 12 000 hab., dont les deux tiers noirs ou mulâtres. Sucreries.

SAINT-BENOÎT-DU-SAULT, ch.-l. de cant. (Indre), à 33 kil. S. E. du Blanc; 1072 hab. Forges.

SAINT-BENOÎT (ordre de). V. BÉNÉDICTINS.

SAINT-BERNARD (GRAND-), Penninus mons, Mons Jovis, Mont-Jou, haute mont. et col des Alpes Pennines, entre le Valais et la vallée d'Aoste, par 5° 5' long. E., 45° 51' lat. N., a 3470m de hauteur. Un peu au-dessous du sommet est un hospice célèbre, fondé en 962 par Bernard de Menthon et desservi par des religieux augustins qui se dévouent au soulagement des malheureux surpris par le froid ou égarés dans les neiges : ils se font aider dans leurs recherches par des chiens d'une intelligence singulière. Cet hospice est le lieu habité le plus élevé de l'Europe. Dans l'église du couvent est un monument en l'honneur du général Desaix. Le passage au mont St-Bernard offre de grandes difficultés; cependant il fut effectué par les armées romaines au temps d'Auguste, par les Lombards en 547, par Charlemagne en 773, enfin par les Français en 1798, 1799 et 1800 : ce dernier passage, exécuté par Bonaparte, est surtout remarquable en ce que ce général menait avec lui de la cavalerie et de l'artillerie. Le chemin qui traverse le Grand-Saint-Bernard est pra-