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BAC
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fut enyoyé en Judée pour rétablir Alcime dans la dignité de souverain sacrificateur. Il attaqua avec des forces supérieures Judas Machabée, qui périt dans Je combat ; 161 av. J. C. Deux ans après il fut vaincu par Simon Machabée, à qui il fut forcé d’accorder la paix.

2. — général qui livra la ville de Sinope à Lucullus. Strab., 12.

BACCHIDES.V. BACCHIADES.

BACCHIS, myth., taureau consacré au soleil et révéré à Hermonthis en Égypte. Macrob.

Bacchis ou Balus, hist., roi de la race des Héraclides, monta sur le trône de Corinthe après la mort de Prumnides, son père. Il se rendit célèbre par sa justice et sa modération. Ses descendans prirent de lui le nom de Bacchiades. V. ce mot. Strab., 8. — Paus., 2, c. 4. — Hér., 5, c. 92. — Mét., 5, v. 407.

2, 3 et 4. — courtisanes qui jouent un rôle, l’une dans un dialogue de Lucien, les deux autres dans des comédies de Plaute.

BACCHIUM, petite île de la mer Égée à l’entrée du golfe de Smyrne. Plin., 5, c. 3,

BACCHIUS et BITHUS, gladiateurs fameux qui vécurent sous Auguste. lis étaient tous deux du même âge et de la même force, ce qui donna naissance au proverbe latin : Bithus contra Bacchium. Suét., Aug. Hor, 1, Sat. 7, u. 29.

BACCHUS, dieu du vin, fils de Jupiter et de Sémélé, fille de Cadmus, roi de Thèbes. Sémélé ayant péri avant que Bacchus fût né (V. Sémélé), Jupiter sauva l’enfant, et l’enferma dans sa cuisse, où il resta tout le temps que sa mère aurait dû le nourrir dans son sein. C’est pour cela que Bacchus fut appelé Bimater (bis, deux fois ; mater, mère), comme s’il eût eu deux mères différentes. Selon quelques auteurs ce fut la nymphe Dircé, fille du fleuve Achéloüs, qui le préserva des flammes qui dévoraient sa mère. Ni les poètes ni les mythologues ne s’accordent sur la manière dont il fut élevé : Ovide dit qu’après sa naissance il fut confié aux soins de sa tante Ino et ensuite aux nymphes de Nysa ; selon Lucien Mercure le porta aussitôt qu’il fut né aux nymphes de Nysa ; selon Apollonius, ce fut à une nymphe de l’île d’Eubée ; d’autres auteurs le font élever dans l’ile de Naxos, par Philia, Coponis et Clyta. Pausanias rapporte une tradition qui s’était conservée à Brasies, ville du Péloponèse, Cadmus, dit-il, ne fut pas plus tôt informé des amours de sa fille qu’il la fit enfermer dans un coffre avec son enfant, et jeter à la mer. Le coffre ayant été poussé par les flots sur les côtes de Drasies, les habitans trouvèrent la mère morte ; mais l’enfant respirait encore ; ils le sauvèrent et prirent soin de son enfance. Selon la tradition la plus commune, dès que le temps de sa naissance fut accompli, on Le mit entre les mains d’Ino, sa tante, qui l’éleva avec le secours des Hyades, des Heures et des Nymphes, jusqu’à ce qu’il fût en âge d’être instruit par les uscs et par Silène. Pendant son enfance Dicelus fut poursuivi par la haine de Junon, jalouse de Sémélé. Elle avait envoyé contre lui pendant son sommeil une amphishène, serpent à deux têtes, que le dieu tua de ses mains ; ensuite elle le frappa d’une folie qui le fit errer dans une partie du monde, el dont il ne fut délivré qu’en Phrygie par Rhéa ou Cybèle, Dans ses voyages s’étant endormi dans l’île de Naxos, il fut enlevé par des pirates tyrrhéniens, qu’à son réveil il changea en dauphins, à l’exception du pilote Acétés, qui s’était opposé à cette violence. eveau grand, il fit la conquête des Indes, accompagné du fidèle gardien de son enfance, le vieux Silène, et d’une multitude d’hommes et de femmes armés de thyrses, qui le suivirent au son des cymbales et des tambours. Sa conquête ne coûta point de sang ; les peuples se soumettaient avec d’autant plus de joie qu’il leur enseignait l’art de cultiver la terre, de faire le vin et d’extraire le miel. Dans l’excès de leur reconnaissance, ils en firent un dieu, et lui élevèrent des autels. Bacchus n’acquit pas moins de gloire dans la guerre où les géans attaquèrent les dieux, et voulurent les chasser de l’Olympe. Il se transforma en lion, tua Rhécus, et, animé par Jupiter, qui lui criait εὖ, υἱὲ, courage, mon fils : il fit le premier pencher la victoire du côté des dieux. Bacchus se livra peu aux plaisirs de l’amour. Il épousa Ariane, qu’il trouva abandonnée dans l’île de Naxos et en eut plusieurs enfans, Céranus, Thoas, Énopion, Tauropolis, etc.

Attributs, noms et culte de Bacchus.

On représente ordinairement Bacchus sous les traits d’un jeune homme d’une physionomie riante, sans barbe, assis sur un char traîné par des tigres et des panthères, et souvent sur un tonneau. Il est aussi beau qu’Apollon ; comme lui il jouit d’une éternelle jeunesse, et porte une longue chevelure dorés qui flotte sur ses épaules. Sa tête est ceinte d’une couronne de pampre et de lierre, et pour toute parure il porte une peau de tigre ou de léopard. D’autres fois on le représente comme un vieillard, parce que Île vin rend conteur et indiscret. Tantôt on lui donne la figure d’un jeune homme efféminé, tantôt celle d’un enfant, soit parce que l’ivresse fait tomber dans une espèce d’enfance, soit pour marquer que le vin conserve à l’homme et rend aux vieillards la vivacité de la jeunesse ; tenant d’une main des grappes de raisin ou une corne, espèce de vaisseau à baire, et de l’autre un thyrse, dont il se sert pour faire jaillir des sources de vin, et dont les ornemens sont des bandelettes qui figurent des outres longs et étroits. Quelquefois on lui donne un visage barbu et des cornes au front, symbole de force et de puissance. Le culte de Bacchus était répandu par toute la Grèce. C’était à Athènes que ses fêtes se célébraient avec le plus de magnificence. (V. Bacchanales). Andros et Naxos avaient aussi pour ce dieu une vénération particulière. Le châtiment cruel qu’il fit subir à Penthée, le supplice de Lycurgue, la métamorphose des filles de Minée (V. ces noms), font voir que Bacchus était jaloux des honneurs qui lui étaient dus, et qu’il punissait sévèrement ceux qui osaient les lui refuser. Les Égyptiens lui immolaient le taureau et les Grecs le bouc, parce que cet animal ronge les bourgeons de la vigne. Parmi les animaux on lui consacrait la panthère, la pie, symbole de l’indiscrétion des buveurs, et parmi les plantes l’if, le sapin, le lierre et le pampre. On lui donna je surnom de Liber, de Bromius, de Lyæus, d’Evan, de Pailas et beaucoup d’autres encore qui sont dérivés de ses différens attributs, ou des villes où il était adoré ou des cérémonies observées dans son culte. Plut., Is. et Os.Sénéq. Œdip. — Mart. 8, cp. 26.— Hyg., f. 155.

Nous avons rassemblé les traditions communes sur Bacchus ; mais l’incohérence, l’opposition même de ces traditions font assez voir qu’il y a eu plusieurs Bacchus, comme plusieurs Apollon, plusieurs Hercule, etc. En het Diodore en compte trois, Cicéron davantage. Les trois personnages dont Diodore parle sous le nom de Bacchus sont, 1° le vainqueur des Indes, surnommé Le Bacchus barbu ; 2° le fils de Jupiter et de Proserpine, qui était représenté avec des cornes ; 3° le fils de Jupiter et de Sémélé, appeléle Bacchus thébain. Ceux dont pes Cicéron étaient le fils de Jupiter Ammon et de Proserpine ; le second de Nilus ; le troisième de Gaprius, roi d’Asio ; le quatrième de Jupiter et de Luna, et le cin-