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cacher dans un coffre (κυψηλὶς), ce qui lui fit donner le nom de Cypsèle. Devenu grand il profita adroitement des querelles des Bacchiades, les chassa de Corinthe, et se fit, vers l’an 659 av. J.-C., décerner l’autorité souveraine, qu’il exerça trente ans, et qu’il transmit à son fils Périandre. Cypsèle régna avec beaucoup de modération ; jamais il ne voulut avoir de gardes ; il érigea à Olympie un colosse d’or en l’honneur de Jupiter, et consacra à ce dieu le coffre dans lequel il avait été sauvé. Hérod., 1, c. 5, c. 114 ; 5, c. 92.

3. — petit-fils du précédent, succéda selon quelques historiens à Périandre, son père. Mais la plus grande partie des auteurs font régner à sa place Psamméticus, neveu de Périandre.

4. — père de Miltiade, selon Hérodote, l. 6, 35.

CYPSÉLIDES, nom patronymique des descendans de Cypsèle, qui régnèrent à Corinthe, pendant 73 ans. V. Cypsèle, Périandre, Psammeticus.

CYRA, montagne de la Cyrénaïque, près de laquelle les Grecs bâtirent la ville de Cyrène.

CYRAUNIS, île voisine de la Libye. Her., 4, c. 195.

CYRBIA, fille d’Ochinius et d’Hégétorie, s’appelait d’abord Cydippe. Elle épousa Cercaphe, dont elle eut Lindus, Jalyse et Camire, qui donnèrent leur nom à des villes de Crète.

CYRBIANE, province de l’Élymaïde.

CYRÉNAÏQUE (désert de Barkah), prov. d’Afrique, faisait partie de la Libye extérieure. Elle était ainsi nommée de Cyrène, qui en était la capitale. Elle était bornée à l’E. par une petite chaîne de montagnes qui la séparait de l’Égypte, par le cap Physcus, et la grande Syrte. La Pentapole en faisait partie ; on y comprenait quelquefois la Marmarique. Cette province fertile et arrosée dans la partie septentrionale par plusieurs rivières, n’était au midi qu’un désert de sables. V. CYRÈNE.

Cyrénaïque (Secte), hist. litt. Cette école fut fondée par Aristippe de Cyrène. On y enseignait que l’homme ne peut connaître que ses sensations, et que par conséquent elles sont pour lui la seule règle de la vérité ; qu’il n’a d’autre but que le bonheur, et par conséquent que s’il pratique la vertu ce n’est que par intérêt. On rejetait toute étude qui n’était pas directement utile ; la physique, la géométrie, etc., qui n’étaient alors que des sciences spéculatives. Les principaux cyrénaïques sont Théodore l’athée, Bion le Boristhénite. Évhémère, Hégésias, etc. V. ces noms. Cette secte se fondit bientôt dans celle d’Épicure. V. Épicure.

1. CYRÈNE, myth., fille d’Hypsée, roi de Thessalie, ou suivant d’autres du fleuve Pénée, fut aimée d’Apollon, qui la transporta en Libye, où il la rendit mère d’Aristée. Georg., 4. — Just., 13, 7.

2. — nymphe aimée d’Apollon et mère d’Idmon.

Cyrène, géog., v. célèbre de l’Afrique, capitale de la Pentapole, près de la côte, sur une hauteur peu éloignée de la mer. Elle fut fondée vers l’an 320 av. J.-C., par une colonie venue de l’île de Théra. Battus, Lacédémonien d’origine et chef de cette colonie, en fit la capitale d’un royaume qui dura 630 ans. Le gouvernement républicain s’y établit ensuite, et subsista jusqu’après la mort d’Alexandre. Cyrène passa alors sous la domination de l’Égypte. Ptolémée Physcon fit un royaume particulier de la Cyrénaïque en faveur de son fils naturel, nommé Apion, qui, se voyant sans enfans, la céda aux Romains par son testament, l’an 95 av. J.-C. Le sénat rendit à Cyrène une liberté apparente, qu’elle conserva trente ans. Enfin elle fut réduite en province romaine, vers l’an 65 av. J.-C. Cyrène fut la patrie d’Aristippe, d’Ératosthène, de Callimaque et de Carnéade.

CYRENIUS Sulpitius Quirinius, gouverneur de la Syrie pour les Romains, fut chargé de faire le dénombrement l’année que Jésus-Christ vint au monde.

CYRESCHATA. V. Cyropolis, n. 1.

CYRÈSTÈNE, -nes, de Sicyone, fut le premier qui attela deux chevaux de front à un char.

CYRÉTIES, -iæ, v. de Thesssalie, au N. O. de Larisse, vers la source du Titarisius. T. I, 31, c. 41.

CYRIADE, -des, l’un des trente tyrans qui prirent la pourpre sous le règne de Valérien et de Gallien, appartenait à une des plus riches et des plus nobles familles de l’Orient. S’étant dans sa jeunesse livré la débauche, il s’enfuit en Perse, après avoir dérobé à son père une somme considérable. Sapor Ier qui régnait alors, lui donna une armée à la tête de laquelle il conquit quelques provinces. Avant pénétré en Syrie, et pris Antioche, il usurpa le titre d’Auguste, et quoiqu’abandonné par les troupes persanes, qui ne voulaient point servir un empereur romain, il eut bientôt une armée en enrôlant des brigands et des gens sans aveu. Mais un an après, en 258, ses soldats, indignés de ses déréglemens et de sa hauteur, le massacrèrent.

1. CYRILLE (S.), -llus. père de l’Église, né à Jérusalem l’an 315, fut patriarche de Constantinople après la mort de Maxime. Après avoir été exilé quelques années par les intrigues des ariens, il fut rétabli au commencement du règne de Julien l’Apostat. Il mourut quelques années après la mort de Valens, en 386. Il nous reste de lui vingt-trois Instructions, appelées Καταχησεῖς. On les regarde comme l’abrégé le plus ancien et le mieux digéré de la doctrine chrétienne. On en a donné une édition grecque-latine, Paris, 1720.

2. — évêque d’Alexandrie, d’un caractère inflexible et remuant. Après une longue vie, qui n’avait été qu’un long combat contre S. Jean Chrysostôme, les novatiens et Jean d’Antioche, il mourut l’an 444, laissant un grand nombre d’ouvrages, qui consistent en Homélies, Commentaires sur l’Écriture sainte et Traités contre les Novatiens. Son style n’a ni élégance, ni clarté, ni précision. Il est verbeux, copie des passages entiers de l’Écriture, et cherche trop des allégories bizarres et lointaines. La meilleure édition de ses œuvres est celle d’Aubert, Paris, 1638.

3. — jurisconsulte du 6e siècle, écrivit sur diverses parties du corps du droit. Il ne nous reste de ses commentaires que quelques fragmens.

4. — de Scythopolis en Palestine, célèbre anachorète du 6e siècle, a écrit la vie de quelques saints ermites.

CYRNO, mère de Cyrnus, donna son nom à une ville appelée d’abord Therapné.

CYRNOS, nom grec de l’île de Corse. V. Corsica.

1. CYRNUS, myth., fils de Jupiter et de Cyrno, donna son nom à l’île appelée depuis Corse.

2. — navigateur argien qui fonda une ville dans la Chersonèse.

Cyrnus, géog., lieu de l’Eubée, dans la partie mérid. au S. E. de Caryste et à l’O. de Géreste.

CYROPÉDIE (Κυροῦ παιδεῖα, éducation de Cyrus), histoire ou rouan historique, composé, selon l’opinion la plus générale, par Xénophon sur la vie de Cyrus.

1. CYROPOLIS ou Cyreschata, ancienne ville de la Sogdiane, bâtie par Cyrus sur l’Iaxarte, prise et détruite de fond en comble par Alexandre après une résistance opiniâtre.

2.Cadusorium (Kurab), v. de la Médie, chez les Cadusiens on Gèles, au N. O. de Zadracarta, fondée par Cyrus.