Page:Bouillet - Dictionnaire universel d'Histoire-Geo - Ed09 - 1854 - A-H.djvu/510

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DEST

— 486 —

DETR

chef de bataillon de cette légion. En 1798 , il fut nommé membre du Conseil des Cinq-Cents, mais il s’en vitexclu aprèsle 18 brumaire ; il fut néanmoins, en 1803, élevé au rang de général de brigade, et en 1809 à celui de général de division. En 1814, il repoussa les Autrichiens de la Savoie et mérita dans cette courte campagne d’être surnommé le Bayard de la Savoie. Il quiUa la France en 1816 et se retira d’abord en Suisse, puis en Piémont, où il fut arrêté par l’ordre du roi de Sardaigne. Il fut peu après rendu à la liberté, et vécut depuis dans la retraite. Il ne faut pas confondre ce général avec le célèbre Desaix.

DESSALINES (Jacq.), 1" empereur d’Haïti, né à St-Doiniugue, aux Cormiers^ était nègre et fut d’abord esclave à Sl-Domingue. Dans les troubles de St-Domingue, il devint aide-de-camp du général nègre Jean-François, puis lieutenant de Toussaint Louverture, et combattit le général mulâtre Rigaud et le général français Leclerc, 1802. Mais après la déportation de Toussaint , il se soumit à la France. S’étant insurgé peu après, il se retira au N. de l’île, et repoussa Rochambeau dans le sanglant combat de St-Marc. Alors il se fit déclarer empereur sous le nom de Jacques I ; mais bientôt son gouvernement devint une insupportable tyrannie. Les généraux Christophe et Pétion y mirent un terme en l’assassinant, 1806. DESSAU, capit. du duché d’Anhalt-Dessau, sur la Miilde, près de son confluent avec l’Elbe, à 120 kil. S. 0. de Berlin ; 10,000 hab. Elle est divisée en trois parties : vieille ville, ville neuve, Sand. Château du prince, nouvelle chancellerie, manège, arsenal, observatoire. Maison d’orphelins, Philanthropinon. Draps, bonneterie, chapeaux, passementerie, fabrique de tabac. Commerce de grains. Aux environs, jolis châteaux des ducs, sépulture ducale, Stieglitzberg, digue de l’Elbe. Patrie de Mo’ïse Mendelssohn. — Pour le duché de Dessau, Voy. anhalt. DESSAU (Léopold, duc d’ anhalt-). Voy. anhalt. DESSOLLE (le marquis), général, né à Auch en 1767, mort en 1828, fit sous Bonaparte la campagne d’Italie, se distingua dans la Valteline contre les Autrichiens (1800), et commanda en Espagne et en Russie. En 1814, il se prononça en faveur des Bourbons, fut nommé pair et commandant de la garde nationale. Il devint en 1818 ministre et président du conseil ; mais il se retira deux mois après, dégoûté des exigences du parti réactionnaire. Il se montra toujours depuis partisan des libertés publiques.

DESTERRO (nossa-senhora-do) , ville maritime du Brésil, par 51 ° 2’ long. 0., 27° 27’ lat. S., ch.-l. de la prov. de Santa-Catarina, sur la côte ; 5,200 hab. Port où relâchent presque tous les bâtiments qui vont du Brésil à la rivière de La Plata. DESTIN, Fatum, divinité aveugle des anciens. Toutes les autres divinités lui étaient soumises, et rien ne pouvait changer ce qu’il avait résolu. Le Destin n’était autre chose que cette fatale nécessité suivant laquelle tout arrive dans le monde. On le représentait ayant sous ses pieds le globe de la terre , et tenant dans ses mains l’urne qui renferme le sort des mortels.

DESTOUCHES (Ph. néricault), auteur comique, né à Tours en 1680, mort à Paris en 1754, fut dans sa jeunesse acteur, ou, selon d’autres, servit comme volontaire. Il s’attacha de bonne heure à M. de Puysieux, ambassadeur en Suisse, qui le fit entrer dans la diplomatie. Tout en travaillant pour le lliéâtre, il remplit avec succès plusieurs missions importantes, particulièrement en Angleterre où il accompagna le cardinal Dubois (1717). Après la mort du R( !gent, il se retirades affaires et se consacra tout entier aux lettres. Il fut reçu à l’Académie en 1723. Sa première pièce fut le Curieux imper linent , qu’il composa en Suisse (1709) ; il donna ensuite r Ingrat, V Irrésolu, le Médisant (1715), le Triple Mariage, l’Obstacle imprévu, le Philosophe marié (1727), le Glorieux (1732), le Dissipateur (1736), etc. Il laissa en manuscrit plusieurs )ièces dont deux furent jouées avec sucxîès après sa mort : la Fausse Agnès {il b9), et le Tambour nocturne {11 G2). Ses chefs-d’œuvre sont le Philosophe marié et le Glorieux. On lui reproche en général de manquer de gaîté et de naturel. A la fin de sa vie, il ne s’occupa que de théologie et écrivit contre les philosophes. Les meilleures éditions de ses Œuvres ont été publiées par son fils en 1757, 4 vol. in-4, et par Crapelet, 1822, 6 vol. in-8. M. Auger a donné en 1810 un choix de ses pièces, 2 vol. in-18. DESTRÉES (l’abbé Jacq.), prieur de Neufville, écrivain, né à Reims vers 1700, fut le collaborateur de l’abbé Desfontaines. On a de lui : Observations sur les écrits modernes (avec Desfontaines, Fréron, etc.), Paris, 1735 et années suivantes, 34 vol. in-12 ; le Contrôleur du Parnasse, etc., Berne, 1745, 3 vol. in-12 ; Mémorial de chronologie généalogique et historique, de 1752 à 1755, 4 vol. in-24 ; l’Europe vivante et mourante, Bruxelles (Paris), 1759 et 1760 2 vol. in-24, sans nom d’auteur.

d’estrées. Voy. estrées.

DESTUTT-TRACY. Voy. tracy.

DES VIGNES (Pierre), Petriis a Vineis, chancelier de Frédéric II, né à Capoue d’une famille pauvre, s’éleva parson savoir et ses talents, acquit le plus grand crédit sous l’empereur Frédéric II, améliora la législation, l’administration ; excita Frédéric à se rendre indépendant des papes, et indisposa vivement par cette conduite la courdeRome.Frédéricfinitpourtant par se croire trahi par son chancelier, l’accusa d’avoir voulu l’empoisonner, et ordonna de lui crever les yeux : Pierre Des Vignes se brisa la tête contre les murs de sa prison (1246). On pensa généralement et l’on présume encore qu’il était innocent. DES VIGNOLES (Alphonse), savant chronologiste, né en 1649 au château d’Aubais , dans le Languedoc, mort en 1744, fut d’abord ministre de l’église protestante à Aubais ; quitta la France à la révocation de l’édit de Nantes, et séjourna successivement à Genève, à Lausanne, à Berne et à Berlin, où il obtint une cure avantageuse ; fut nommé en 1701 membre, puis directeur de l’Académie de Berlin (1727), et prit la plus grande part à la rédaction de la Bibliothèque germanique. On a de lui : Chronologie de l’histoire sainte et des histoires étrangères depuis la sortie d’Egypte jusqu’à la captivité de Babylone, Berlin, 1738, 2 volumes in-4, ouvrage plein d’érudition et qui fait encore autorité. DESVRES ou DESURÈNES, ch.-l. de canton (Pas-de-Calais), à 15 kil. S. E. de Boulogne ; 2,750 hab. Gros draps, faïence , tanneries. DES YVETAUX (Nicolas vauquelin, seigneur), poète français , né près de Falaise vers la fin du XVI’ siècle, mort en 1649, vint à Paris dans les dernières années du règne d’Henri IV ; fut précepteur du duc de Vendôme , fils naturel du roi et de Gabrielle, et passa ensuite avec le même titre auprès du dauphin, depuis Louis XIII ; mais les désordres d’une vie licencieuse le firent renvoyer de la cour en 161 1. On a de lui un poème intitulé : De l’Institution du prince ; des Stances, des Sonnets et autres pièces de vers (dans les Délices de la poésie française, Paris, 1620, in-8).

DETMOLD, ville d’Allemagne, capit. de la principauté de Lippe-Detmold, à 90 kil. S. 0. de Hanovre, sur la Werra ; 2,400 hab. Toiles, tanneries. Aux environs, carrières de marbre et de gypse. DETROIT, ville des Etats-Unis, ch.-l. du territoire de Michigan, entre le lac Saint-Clair et le lac Erié, sur le Detroit-River, par 85° 18’ long.O., 42» 30’ lat. N. ; 9,000 hab. Arsenal, entrepôt d’artillerie, magasins du gouvernement, belles casernes.