unes sont collectives, les autres personnelles. Il importe de ne pas perdre de vue cette distinction pour faire équitablement la part des responsabilités. J’appelle altérations collectives celles qui sont communes à tout un peuple, et même à toute une époque. Elles sont le fait de la race, du milieu, du temps, plutôt que de l’individu lui-même ; elles lui ont été imprimées presque en naissant. Ce sont des défigurations morales analogues à ces défigurations physiques que certains sauvages font subir à la face et aux membres du nouveau-né. De là, pour un grand nombre, de vrais cas d’ignorance invincible qui ne laissent plus aucune place à la responsabilité.
Il n’en est pas de même des altérations personnelles ; elles sont le fait et le propre de l’individu lui-même ; il ne les a pas reçues en quelque sorte du dehors ; lui-même il en est l’artisan. Les causes générales qui ont engendré et qui ont maintenu plus ou moins longtemps ces altérations collectives qui sont propres à tel ou tel peuple, les lumières, les événements qui les ont fait disparaitre, sont une des par-