dans la diversité des lois, des procédures, des coutumes, des tribunaux, des juridictions, dans les spoliations légales ou par décision du souverain, au défaut de spoliations par la violence ! Combien les gens en place, les courtisans, les grands seigneurs, les ministres, jusqu’aux simples commis, étaient enclins à se persuader qu’ils étaient en droit d’abuser de leur crédit ! De nos jours, où les formes nouvelles de la spéculation et de la richesse ont multiplié et facilité les moyens de porter préjudice à autrui et de faire des dupes, où chacun aspire à s’enrichir vite à tout prix et à jouir, cette grande plaie morale des fausses consciences n’a fait que s’envenimer et s’étendre. Rien donc ne serait plus à propos et plus salutaire, si nous avions chance d’être écouté, que de faire quelques applications du sermon de Bourdaloue à la société actuelle.
Tout homme naît avec certains sentiments d’honnêteté : une fausse conscience n’est pas chose spontanée ni l’œuvre du jour. Nous suivons dans Bourdaloue, pas à pas, pour ainsi dire, cette corruption progressive, cette perver-