Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/33

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Scène III

LES PRECEDENS, PIZARE, _déguisé et masqué._ PIZARE, _à ROC, et déguisant sa voix._

Tout est-il prêt ?

ROC.

Oui, il ne s’agit plus que d’ouvrir la citerne. PIZARE.

C’est bon… Fais retirer ce jeune homme. ROC, _à Léonore._

Allons, éloigne-toi. LÉONORE, avec le plus grand trouble._

Qui !… moi !.. et vous ?… ROC.

Ne faut-il pas que j’détache les fers du prisonnier ?… Allons, allons, éloigne-toi. _Léonore s’éloigne d’abord au fond du théâtre, et s’approche ensuite, dans l’ombre, du côté de Florestan, en tenant toujours les yeux attachés sur l’homme masqué._ PIZARE, _à part._

Oui, pour que tout soit à jamais enseveli dans l’ombre, je me déferai d’eux (_Il désigne ROC et Léonore._) avant la fin du jour. ROC, _à Pizare._

Faut-il le déchaîner ? PIZARE.

Non, non, il faut auparavant… (_à part._) le tems presse… (_Il saisit son poignard._) Frappons ! (_Au moment où Pizare s’avance pour frapper Florestan, Léonore s’élance en jetant un cri perçant, et le couvre de son corps._) LÉONORE.

Je le défends… il ne mourra point. PIZARE.

Eh quoi ! jeune téméraire…. LÉONORE.

Il ne mourra point, vous dis-je… ou je péris avec lui. FLORESTANT.

Quel si vif intérêt !… ROC.

Je n’peux r’venir de ma surprise. LÉONORE.

C’est ici qu’il faut déchirer le voile qui me couvre (_à ROC._)