Page:Boukay - Chansons rouges, Flammarion.djvu/223

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I

Tu t’en iras les pieds devant,
Ainsi que tous ceux de ta race,
Grand homme qu’un souffle terrasse,
Comme le pauvre fou qui passe,
Et, sous la lune, va rêvant
De beauté, de gloire éternelles,
Du ciel cherché dans les prunelles,
Au rythme pur des villanelles,
Tu t’en iras les pieds devant !

II

Tu t’en iras les pieds devant,
Roi, guerrier, juge, aristocrate,
Et toi qui voulais, démocrate,
Bâtir la maison de Socrate,
Pleine d’amis dorénavant !
Tu posais la dernière pierre :
Un traître survient par derrière ! —
Jésus fut trahi par saint Pierre —
Tu t’en iras les pieds devant !

III

Tu t’en iras les pieds devant,
Duchesse aux titres authentiques,
Catin qui cherches les pratiques,
Orpheline aux navrants cantiques,