« Combien de serfs, autrefois libres,
Dans la gueule des chiens, traqués par les chasseurs,
Ont laissé leur cœur et leurs fibres,
Leur droit de vivre en paix sans tyrans oppresseurs ! »
III
Et voilà, sous le plus grand chêne,
Combien de cadavres pendus !
Leurs pieds sont rivés d’une chaîne,
Et leurs seins gauches sont fendus.
La neige en vain les couvre blanche :
Quelque chose de rouge apparaît sur leurs corps.
Les corbeaux chantent sur la branche,
Les corbeaux de la loi qui vivent sur les morts.
IV
Arrière, meute sacrilège !
Chiens, respectez les blancs tombeaux !
Vous léchez le sang dans la neige,
Vous fouillez les cœurs, noirs corbeaux !
Mais voici que l’ouragan passe,
Voici les oppresseurs en victimes changés !
À travers le temps et l’espace,
Voici les droits des morts par l’ouragan vengés !