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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/108

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siège de quimper

engraissons-nous, on nous pardonnera nos faits de guerre.

Au retour de Nantes, l’attaque de Quimper fut décidée… ils ne sont pas nombreux dans le moment, ils n’ont pas pu venir se joindre aux royaux à l’ile Tristan… voilà un moment bien choisi… son calcul semblait juste, et de Romar plus prudent cependant l’approuva.

Il y eut deux attaques consécutives, et les deux attaques furent un avortement complet une débâcle ignominieuse… je ne m’étendrai pas, les archives sont muettes, les légendes contradictoires… J’en ai entendu donner plus d’une et chacun la donne à sa manière, comment alors savoir la vérité ?

Donnons d’abord un aperçu de la situation du pays à cette triste, très triste époque… nous sommes fin de siècle pareillement, et comparons ! vous ne trouverez pas en moi, ce que dit Horace, laudator temporis acti, censor minorum. Alors misère partout, et dans les villes, et encore plus dans les campagnes. Famine provoquée par l’état des esprits, par le manque de travail, et elle faisait des Victimes nombreuses.

Les campagnes n’étaient pas cultivées, le pain faisait défaut, l’on était réduit en maints endroits à se nourrir d’herbes, d’oseilles cuites… on ne connaissait alors ni pommes de terre ni beaucoup de légumes d’alimentation… Les paysans avaient abord cherché des refuges dans les creux de rochers, mais ne s’y trouvant pas en sûreté, pas plus que dans leurs champs, ils vinrent mendier un asile dans les villes, l’outillage aratoire si mauvais qu’il put-être, faisait défaut… on incendiait des champs de landes et de genets, on grattait tant bien que mal à la suite et c’était la seule préparation pour la semaille à venir, d’autres s’attelaient à de mauvaises pièces de