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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/143

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la paix du roi

Anne, nous le verrons bien cette fois ! Sang Dieu, sang Dieu !! Ceci ne sera pas aujourd’hui… valet de prince, vil porteur de sots messages, retire-toi, emporte ton damné traité… et Guy Éder lui jette à la figure l’édit et le traité… Le Florentin fuit, disparaît, heureux de pouvoir sortir du fort, ne songeant pas à regarder derrière lui.

Mais l’Italien fourbe a retenu ce qui a trait au roi d’Espagne, plus tard ces paroles seront invoquées, et seront causes de l’arrestation.

Guy Éder néanmoins resta songeur et soucieux.

Vraiment lutter seul, c’était dangereux, impossible… ensuite l’état de démoralisation de ses troupes l’inquiétait.

Quelques jours se passèrent… un beau matin à peu de distancé du fort on découvrit plusieurs cavaliers bien montés, qui arboraient un drapeau blanc en signe de paix.

Des costumes luxueux avaient remplacé l’armure de guerre… un messager annonce à haute voix… des officiers du Roi, ceux-ci arrivent de Quimper, portent panaches blancs, écharpes de même couleur et se donnent comme des envoyés du comte de saint Luc ; ordre est donné de les accueillir avec honneur et distinction, ces seigneurs mettent pied à terre dans la place ouverte… ce n’était plus des messagers obséquieux comme l’Italien fourbe du Duc de Mercœur, mais des courtisans habiles à manier la parole… Le roi, disent ils, professe pour le brave baron de La Fontenelle, des sentiments de haute estime… Ce fut l’ouverture habile des pourparlers. Le roi comprend l’état d’esprit d’un brave, toujours heureux, mais les circonstances sont là… vous avez fait une promesse au comte de saint Luc qui s’en souvient… Le moment est venu de