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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/158

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jugement de la fontenelle

sailles à ces faits de guerre, il s’en font presque des titres de gloire.

On a parlé du paroxysme de ses colères, oh alors dans ce cachot on les vit éclater… Oh ! la parole d’un roi exclamait-il ? Mercœuvr, félon ! Saint-Luc, perfide ! Ah ! si j’étais libre ! À pas précipités il marchait dans le cachot… Rheunn mon fidèle… criait-il… il donnait des ordres à des soldats imaginaires qu’il entrevoyait dans l’ombre. Hélas tout cela était loin, loin, et il se sentait oublié.

Son esprit surexcité n’éprouvait de moments de calme, que quand la pensée de son frère Amaury et de Marie de Mézarnou, venait s’offrir à lui… Quelquefois, comme le lion mourant, il s’affaissait sur sa misérable couche… Les gardiens terrifiés entendaient ses cris de haine et de colère.

Quelquefois on l’entendait cependant dire : Villerouaut se venge et je ne suis pas le coupable, le plus coupable est La Boule, le traitre qu’on laisse libre, impuni… le traitre, il jouit du pardon du roi, dont la parole devrait être sacrée… et c’est sur moi, que l’on se venge.

Le 14 septembre 1602, on le fit paraitre devant ses juges. L’interrogatoire commence… charges et informations avaient été portées à MM. du Grand Conseil.

On ne put l’impliquer dans la conspiration de Biron ? Restait seulement à parler des traits de scélératesse, non militaires, et non détaillés dans l’amnistie du roi, et ils étalent nombreux.

Le président était Achille de Harlay… et je donne aussi le nom des assesseurs, Potier Nicolas, Étienne Fleury et Philibert Turin, les mêmes qui avaient siégé dans le procès du Duc de Biron et si je les nomme c’est qu’aussi on vit leurs noms dans l’amnistie du roy… et cependant ils étaient juges à ce jour.