Aller au contenu

Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
de marie de mézarnou

aventureux se dirige vers la chambre de la demoiselle Marie qui dormait… on dort si bien à 12 ans, quand on rêve au brillant cavalier dont l’image hante les rêves dorés d’une jeune fille.

Mais avant d’arriver à la chambre de Marie, il faut faire ouvrir la chambre de la gouvernante, une duègne d’un certain âge, un peu revêche… celle-ci réveillée en sursaut est sur le point de s’évanouir… elle pousse en vain de hauts cris qui ne peuvent attirer la domesticité prisonnière. La porte est fermée et résiste aux efforts du jeune homme… ouvrez aussitôt, et obéissez promptement… le manoir est au pouvoir de brigands, et je viens veiller sur ma cousine et la défendre… La gouvernante ne veut rien croire.

Guy Eder exaspéré crie… vite ouvrez, ou craignez ma vengeance, je veux sauver ma cousine… ouvrez, ou j’enfonce la porte par mes hommes à coups de hache. Marie est réveillée par les cris, elle se met sur son séant, et la gouvernante va la rejoindre dans la chambrette.

Le cousin dit toujours : ouvrez vite, vite, cela presse.

La duègne raconte à la jeune maîtresse que le château est aux prises d’une bande de brigands, elle est hors d’elle-même, votre cousin de Beaumanoir est à la porte, il prétend être accouru pour vous sauver des mains des voleurs.

Sang Dieu, criait toujours Guy Eder exaspéré de toutes ces lenteurs, sinon la porte s’ouvrira à coups de hache, et il frappait du pied… et sa botte était solide, croyez-le bien.

Marie effrayée cherchait à s’expliquer le retour du cousin, souvent elle avait entendu médire de lui, de ses ruses suivies de prouesses, elle n’y croyait pas… lui si beau, si élégant, si prévenant elle n’y croyait pas… peut-on croire au mal, quand