jours le même, c’est le fumier d’une à deux vaches, le fumier de leur porc. Des pommes de terre alternant avec de l’orge, voilà le produit : il faut reconnaître que le rendement est très fort, extraordinaire même ; il est loin néanmoins de suffire aux besoins des habitants.[1] L’orge est mise en mouture, et sert à faire du pain, on consomme rarement du pain de seigle.
Regardez bien, touristes de la Pointe du Raz, au centre de l’Île est un moulin à vent. Il a été construit par l’ancien maire, Milliner, nom prédestiné, car il veut dire meunier.
À quelques pas de ces clôtures, se trouve dans un amoncellement sablonneux un tumulus, la Tombe des naufragés anglais. Pauvres marins ! ils dorment là près de la mer qui les a engloutis, ignorés de leurs familles qui les croient au fond des abîmes ; ils ne savent pas que quelques marins bretons vont prier sur leurs tombes… Qu’ils reposent en paix ! Il y en a de toutes les nationalités ; j’y ai vu mettre des Espagnols après le naufrage du Mesquidor.
- ↑ Le sol de l’Île ne produit que pour trois mois de vivres, en céréales, pommes de terre, etc.