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monographie

Ces warechs mis au sec, sont exposés au vent, et quand le temps est venu, incinérés dans les fours à découvert : ces fours sont en pierres sèches et larges. Cette incinération est plutôt l’ouvrage des femmes quand les maris sont à la mer : de là ces longues spirales de fumée que l’on aperçoit du Continent, fumée qui enveloppe une partie de l’Île et qui fuit au-dessus des flots pour se dissiper au bord de l’horizon. Bien conduite, l’incinération produit des cristaux qui, transportés par navires aux usines de produits chimiques d’Audierne, de Pont-l’Abbé ou du Conquet, sont convertis en iode, en sels de soude, en chlorures. C’était autrefois la rémunération de labeurs pleins de fatigues, les prix hélas ! ne sont plus aussi élevés. Cependant les cristaux de l’Île sont toujours des meilleurs, parce qu’ils se composent d’un mélange moins grand de sable et de galets. Peu riches en iode, ils recèlent en revanche grande quantité de sels de soude.

L’Île possède deux écoles, une de garçons et une de filles. Autrefois, il n’y avait qu’une école mixte tenue par les Sœurs du Saint-Esprit. L’école de gar-