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Un jeune homme paraît.Il s’arrête. — « C’est lui !
» Le poète ! dit-on ; voyez son attitude !
» Son âme lui parle aujourd’hui.
» Ah ! puisque ce sont eux qui seuls disent aux hommes
« Ce que fit de grand l’univers,
» Dans la noble langue des vers
» Qu’il nous chante la gloire au lieu même où nous sommes
Son œil lança l’éclair ; son esprit s’exalta.
Environné par tous comme aux fêtes antiques,
Tirant du fond du cœur ses vers patriotiques,
Le poète inspiré chanta :

« Salut, représentant de notre vieille armée !
Salut, fier piédestal où notre renommée,
Colosse immesurable, au ciel touche du front !
Ta masse indestructible, édifice sublime,
Fatiguera du temps l’infatigable lime ;
Sur toi les siècles s’useront !

» O noble pierre, orgueil de notre capitale,
Salut à toi ! salut, tombe monumentale,
Dressée à tant de morts que tu dois honorer !
Ta sculpture leur sert d’héroïque épitaphe.
Autour de toi l’on croit, auguste cénotaphe,
Sentir leurs fantômes errer !