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LA BATAILLE


DE NAVARIN,


ÔDE.




Après avoir long-temps grondé sur les nuages,
Le tonnerre en éclats a fini les orages ;
Il est allé tomber aux mers de Navarin.
Seul, le morne Croissant régnait dans la nuit sombre ;
Mais le grand jour qui luit le rejette avec l’ombre,
L’Archipel a revu l’azur d’un ciel serein.

Regardez au Levant ! gloire ! les trois puissances
De six ans, dans un jour, ont vengé les offenses ;
Et l’Asie et l’Afrique ont vainement lutté.
Dans le fort du combat, France, Albion, Russie,
Que j’aime vos drapeaux couvrant d’une ombre amie
L’autel brisé du Christ et de l’humanité !