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Le jour renaît en vain, ô cités magnifiques :
La foule, à flots pressés, ne bat plus vos portiques ;
Le soir n’amène plus la danse et les concerts :
L’astre rêveur des nuits seul alors vous visite,
Et le chacal sauvage, exempt de crainte, habite
Vos palais muets et déserts.

Dieu, ceignant l’univers de son regard immense,
Voit, comme ces châteaux qu’aime à bâtir l’enfance,
S’élever des cités les orgueilleux palais ;
Il regarde en pitié leur fragile structure,
Il souffle, et, balayant leur frêle architecture,
Les fait disparaître à jamais.

Dieu, dépouillant les rois de leur pourpre dorée,
Rit du sceptre arrogant dont leur main s’est parée,
Et, comme un vain hochet, le brise entre leurs doigts.
Il renverse Cyrus, il renverse Solime :
Du haut de leurs grandeurs, Dieu dans le même abîme
Plonge les cités et les rois.