Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/165

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déra de travers, puis se dressa brusquement vers le ciel dans un élan de révolte incroyable, et s’enfuit à l’autre bout de l’enclos.

Mais ici la grêle fit rage, se ruant contre le bouquet d’arbres qui m’abritait. Quelle tempête ! Le tonnerre se brisait, redoublait, toujours plus près. Il s’approchait, il devait être sur nos têtes. Après un dernier éclair qui m’aveugla, le fracas fut abominable. Oh ! cette fois, la foudre venait sûrement de tomber. Je me retournai : le grand cheval noir, inanimé, gisait au milieu du champ.

Quelque Zeus irrité n’attendait-il donc que d’avoir foudroyé cette bête ? Aussitôt, en effet, une éclaircie se produisit : tout le bruit s’apaisa, et la pluie se mit à tomber doucement, heureusement.