Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/206

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Par quel caprice, on ne sait, mais les veneurs qui me laissaient seul, m’envoyèrent en guise d’adieu les plus triomphales fanfares.

Elles retentissaient magnifiquement, et célébraient en s’éloignant, me semblait-il, l’agonie du jour. Car, le ciel s’assombrissant de minute en minute, la neige enfin se mit à tomber, tandis que les cors, là-bas, allaient se taire, se taisaient…

Et ce fut alors que j’entendis parfaitement les flocons frapper de toutes parts le branchage délicat ; oui, que j’entendis de mes oreilles le bruit léger qu’ils font en descendant sur une forêt nue.

En vérité, la neige n’est donc point toujours silencieuse, je vous le dis. Mais n’abusez pas de ce secret.