Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/209

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Le bassin où sont les carpes dorées et argentées ! Il figurait, ainsi nommé, sur les anciens plans. C’était une douve profonde, plus longue que large, qui séparait le Petit Château du grand. Cette douve est comblée aujourd’hui. Une cour s’étend, et l’on foule des pavés à la place où jadis l’eau frissonnait. Mais parfois, en ce même lieu, accoudé contre la pierre neuve, et rêvant au vieux Connétable ou à M. le Prince, si ce n’est à Sylvie, j’ai cru que le vivier n’avait point disparu. J’y distinguais soudain l’éclat brusque d’un poisson d’or. J’y voyais grandir la lune, poindre l’aube, tomber le crépuscule. À la fin, j’y pêchais un conte.