Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/223

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autour de flacons en nombre. Que la nappe eût naguère été propre, on le doit croire ; mais qu’elle dégouttât déjà de sauces et de vins, bien que la soirée fût à peine commencée, cela ne se pouvait nier non plus. Et l’odeur des barriques et des graisses fondues se venait ainsi mêler brusquement à ce relent de musc et de petun que Benoît et Vortas traînaient partout. On les sentait à trente pas, ces nourrissons du dieu Phœbus.

Mais Gouche les regarde à peine, ne dit mot, sinon : « Faites-moi boire, je vous prie… » et s’assied vilainement à table, mange, s’essuie la bouche, mange encore… Il fallait pourtant parler à la fin.

« — Vous m’étonnez tous deux, s’écrie-t-il soudain. Vous restez-là, fiers comme des jars, à regarder mûrir vos goîtres et pousser vos estomacs… Mais,