Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/277

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devint l’époux, l’homme qui devait être son protecteur ici-bas et son père spirituel, comment remplit-il sa mission ? La préserva-t-il d’une erreur maudite et adorée, demeura-t-il à son côté, daigna-t-il seulement pleurer l’enfant prodigue ? Ah, par Satan ! rien de cela : il partit !

Il partit ! Il mit des océans, des ciels et des montagnes entre la malheureuse et lui. Il me fallut assister, impuissant, à des intimes tortures, à des tourments quotidiens qui, minute par minute, semaine par semaine, devenaient plus poignants. Quelque étroite que soit la porte céleste, Delphine y peut passer ! Ce n’étaient, parmi ses larmes, que de continuelles et infernales questions : « Hélas, en ce moment, que fait-il ? A-t-il péri en ces affreux climats ? En mourant, m’a-t-il pardonné ? » Recevez en