Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/294

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que je passai dans la compagnie du prince Nani des minutes inoubliables. Rappelez-vous qu’en ce temps-là le Derby ne consistait pas en un simple après-midi, comme à présent. Au lieu de prendre vers onze heures un train rapide, ainsi que vous le faites, et d’être rentrés sagement à Paris pour dîner, nous partions le plus souvent quelques jours avant cette grande épreuve, et parfois de nuit après l’Opéra, de façon à nous trouver pour l’aube à Chantilly. Et c’était une galante équipée, croyez-moi, que ce trajet nocturne en poste, dans nos équipages luisants et doux, au son monotone des grelots, entre la double haie des arbres que la lueur des lanternes allait frapper traîtreusement l’un après l’autre.

Puis, dès le lendemain, et pour toute la