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Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/125

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LA FEMME DE SALOMON

mon mieux : je n’ai pas trouvé une bonne femme. »

« Le soir même qu’il eut écrit cela, il entendit une voix qui lui disait :

« — Salomon, n’aie pas ainsi les femmes en mépris. C’est notre première mère qui apporta le chagrin à l’homme ; mais c’est une autre mère qui lui procurera une joie plus grande que n’a été son chagrin : ainsi une femme amendera ce qu’une femme a fait. Et c’est de ton lignage qu’elle sortira. »

« Salomon se mit à réfléchir et à scruter les divins secrets et les Écritures, de façon qu’il devina la venue de la glorieuse Vierge qui enfanta le Fils de Dieu. Mais, une nuit, la Voix se remit ai parler et elle lui dit :

« — Cette débonnaire et bienheureuse Vierge ne sera pas la fin de ton lignage. Le dernier qui en naîtra sera un chevalier qui passera en bonté et valeur tous ceux qui l’auront précédé et qui le suivront, autant que le soleil passe la lune et que la prouesse du chevalier Josué passe à cette heure celle de tous les gens d’armes. »

« Salomon fut très joyeux de cette nouvelle ; néanmoins il regretta fort qu’il ne pût lui être donné de voir ce chevalier si preux qui devait sortir de sa lignée. Au moins, il eût aimé de lui faire connaître qu’il avait deviné sa venue, mais il eut beau chercher, il ne trouva aucun moyen