Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
LA TOMBE DE SIMÉON

airs aussi légèrement que des oiseaux et qui enlevèrent Siméon. Pour Chanaan, il fut enseveli vivant selon le jugement, et autour de lui on enterra ses frères, chacun d’eux avec son épée, comme il sied à de bons chevaliers. Or, le lendemain, on vit que la tombe de Chanaan flambait comme un buisson ardent, tandis que les douze épées de ses douze frères étaient dressées vers le ciel.

« Ensuite Josephé parcourut l’Écosse et l’Irlande, annonçant toujours la vérité des Évangiles et envoyant ses compagnons prêcher en tous lieux la sainte loi de Jésus-Christ. Enfin l’évêque retourna avec son père à Galafort où il retrouva Galaad, le fils de Nascien, qui avait quinze ans et qui venait de recevoir l’ordre de chevalerie. Et comme ceux du royaume de Hocelice, qui étaient alors sans seigneur, lui demandaient de leur donner un roi, il le leur désigna.

« Une fois qu’il avait chassé tout le jour, le roi Galaad le fort se trouva seul, ses chiens perdus, à la nuit tombante, dans une lande déserte où flamboyait, au loin, un grand feu solitaire. Quand il en fut proche, il entendit la flamme l’appeler par son nom.

« — Galaad, disait-elle, je suis Siméon, ton parent. C’est moi qui blessai Pierron et, à cause de ce forfait, je brûlerai jusqu’à ce que le neuvième de tes descendants me vienne