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LA TABLE RONDE

Merlin se tut un petit moment ; puis il dit encore au roi Artus :

— Roi, le chevalier qui occupera le siège périlleux à la table du Graal aura place sur un autre siège vide à une autre table qui sera établie en mémoire de celle de la Cène. Et il t’appartient de dresser cette table, qui sera la troisième, en mémoire de la sainte Trinité. Tu en auras grand honneur, car il en adviendra de ton vivant maintes merveilles dont il sera mémoire à travers les siècles.

Artus répondit qu’il en serait fait selon la volonté de Jésus-Christ.

— Mais où vous plaira-t-il de fonder cette table ? demanda Merlin.

— Où vous saurez, beau doux ami, que le souhaite Notre Sire.

— Ce sera donc à Carduel en Galles. Là, à la Noël, j’élirai les chevaliers qui y doivent siéger.


XXXVII


Ayant ainsi parlé au roi Artus, Merlin alla en la petite Bretagne et il apparut à Léonce de Payerne, qui était régent du royaume de Benoïc, et à la reine. Il leur montra un anneau que le roi Ban lui avait confié pour qu’il pût se