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MERLIN L’ENCHANTEUR

entreprit de gravir une colline voisine pour apercevoir encore une fois, au lever de l’aube, son château qu’il aimait plus que chose au monde. Mais le conte laisse un peu de parler de lui et revient à Aleaume, son sénéchal.


II


À peine le roi Ban s’était-il éloigné, le sénéchal fit demander un sauf-conduit à Claudas. Celui-ci le lui accorda volontiers, car il voyait bien qu’il ne prendrait jamais le château que par ruse ou accord. Et quand Aleaume fut devant Claudas, il lui dit qu’il l’aiderait à s’emparer de la place s’il voulait lui promettre de le récompenser.

— Ah ! sénéchal, dit Claudas, quel malheur que vous soyez à un seigneur tel que le vôtre, de qui nul bien ne vous peut venir ! J’ai tant ouï parler de vous, qu’il n’est chose que je ne fisse si vous vouliez venir avec moi. Je vous donnerais ce royaume et vous le tiendriez sous ma souveraineté. Tandis que, si je vous prends de force, il me faudra vous faire souffrir, car j’ai juré sur les saints que je ne ferai de captif en cette guerre qui ne soit tué ou emprisonné pour le reste de ses jours.