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LA VENAISON DONNÉE

venaison sur le roussin blessé, s’éloigne en le chassant devant lui.


IX


Il n’avait guère marché lorsqu’il croisa un vavasseur monté sur un palefroi, une verge à la main, qui tenait en laisse un braque et deux lévriers. L’homme était d’âge : sitôt qu’il le vit, l’enfant le salua.

— Que Dieu vous donne amendement, mon enfant ! D’où êtes-vous ? demanda le vavasseur.

— Sire, de l’autre pays.

— Qui que vous soyez, vous êtes beau et bien enseigné. Et d’où venez-vous ?

— Sire, de chasser, comme vous voyez. Si vous daignez prendre de ma venaison, elle sera bien employée.

— Grand merci, beau doux ami, je ne refuse point, car vous avez fait votre offre de bon cœur et j’ai grand besoin de gibier. J’ai aujourd’hui marié ma fille et j’étais allé chasser pour avoir de quoi réjouir ceux qui sont venus aux noces. Mais je n’ai rien tué.

Le vavasseur descendit et demanda à Lancelot quelle part du chevreuil, il pouvait emporter.

— Sire, fit l’enfant, êtes-vous chevalier ?