disparut, bien avant que les messagers fussent revenus de leur surprise.
Ils retournèrent en grande hâte à la cour et contèrent au roi ce que le vilain leur avait dit.
« J’irai donc chercher le devin », décida Uter Pendragon. Ainsi vint-il avec eux dans la forêt de Northumberland. Elle était grande, haute et délicieuse à y errer. Le roi et ses gens chevauchèrent longtemps à travers feuilles et buissons. Enfin ils parvinrent à une clairière où un pauvre berger contrefait gardait un troupeau de moutons.
— Qui es-tu ? lui demandèrent-ils.
— Je suis à un homme qui m’a dit qu’un roi le viendrait aujourd’hui chercher au bois. Et, si le roi venait, je saurais bien le mener à celui qu’il va quérant.
— Et ne nous pourrais-tu conduire à lui ?
— Nenni, répondit le berger, ni pour or ni pour argent, car on ne le trouve que lorsque lui-même, il y consent.
— Je suis le roi, dit Uter Pendragon.
— Et moi, je suis Merlin, dit le berger.
Le roi demanda à ses compagnons s’ils reconnaissaient Merlin, bien qu’ils ne l’eussent pas vu depuis longtemps. Pour toute réponse, ils se mirent à rire ; mais, dans le même instant, ils trouvèrent devant eux le jeune enfant qui avait expliqué au roi Vortiger la signification du combat des dragons. Et ainsi l’on connut que