Aller au contenu

Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
JEUX DE MERLIN

disparut, bien avant que les messagers fussent revenus de leur surprise.

Ils retournèrent en grande hâte à la cour et contèrent au roi ce que le vilain leur avait dit.

« J’irai donc chercher le devin », décida Uter Pendragon. Ainsi vint-il avec eux dans la forêt de Northumberland. Elle était grande, haute et délicieuse à y errer. Le roi et ses gens chevauchèrent longtemps à travers feuilles et buissons. Enfin ils parvinrent à une clairière où un pauvre berger contrefait gardait un troupeau de moutons.

— Qui es-tu ? lui demandèrent-ils.

— Je suis à un homme qui m’a dit qu’un roi le viendrait aujourd’hui chercher au bois. Et, si le roi venait, je saurais bien le mener à celui qu’il va quérant.

— Et ne nous pourrais-tu conduire à lui ?

— Nenni, répondit le berger, ni pour or ni pour argent, car on ne le trouve que lorsque lui-même, il y consent.

— Je suis le roi, dit Uter Pendragon.

— Et moi, je suis Merlin, dit le berger.

Le roi demanda à ses compagnons s’ils reconnaissaient Merlin, bien qu’ils ne l’eussent pas vu depuis longtemps. Pour toute réponse, ils se mirent à rire ; mais, dans le même instant, ils trouvèrent devant eux le jeune enfant qui avait expliqué au roi Vortiger la signification du combat des dragons. Et ainsi l’on connut que