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GALEHAUT SIRE DES ÎLES LOINTAINES

besoin, lui dit la dame, et elle fera votre volonté.

Puis elle lui prépara des gélines à la sauce blanche ; et il mangea et but très bien ; et tout le jour il eut compagnie de messire Yvain, de Sagremor, du seigneur de l’Étroite Marche et des dames, et la nuit de Florée. Lorsque vint pour eux l’heure de se séparer, elle le pria en pleurant d’accepter son anneau.

— Vous emporterez avec lui tout mon cœur.

Mais le conte laisse maintenant ce propos et devise de Galehaut, le fils de la belle géante, et de Lancelot, dont il s’est tu depuis longtemps.


XIV


En quittant Galore, ils chevauchèrent tant qu’ils parvinrent dans le Sorelois dont Galehaut était sire, car il l’avait conquis sur Glohier, le neveu du roi de Northumberland. C’était le plus délicieux pays qui fût en toute la Bretagne bleue, le mieux muni de bonnes forêts, de rivières poissonneuses et de plantureuses terres ; il était assez proche du royaume de Logres et Galehaut en préférait le séjour à tout autre, parce qu’il y prenait plus aisément qu’ailleurs le plaisir des chiens et des oiseaux.