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Page:Boulenger - Romans de la table ronde II, 1923.djvu/20

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LES AMOURS DE LANCELOT DU LAC


IV


Dès le samedi au matin, il vint trouver monseigneur Yvain le grand, qui l’avait hébergé en son logis, et il le pria de requérir le roi Artus de l’armer le lendemain.

— Comment, beau doux ami, lui dit son hôte, ne vous convient-il pas d’attendre encore un peu et d’apprendre le métier des armes ? Il tombe à terre, l’oiselet qui s’élance avant de savoir voler.

Mais le valet répliqua qu’il lui tardait de ne plus etre écuyer, et messire Yvain s’en fut dire son désir au roi.

— Parlez-vous du damoisel à la blanche robe ? répondit celui-ci. Que dites-vous, Gauvain, de notre valet d’hier soir qui veut déjà être chevalier ?

— Je pense que la chevalerie lui siéra bien, car il est beau et semble de bonne race.

— Quel est ce valet ? fit la reine Guenièvre.

— Allez le quérir, Yvain, dit le roi, et faites qu’il s’habille du mieux qu’il pourra ; j’ai idée qu’il a assez de ce qu’il faut pour cela.

Dans la cité, la nouvelle s’était répandue du damoisel qui était venu en équipage de cheva-