Aller au contenu

Page:Boulenger - Romans de la table ronde II, 1923.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
LES AMOURS DE LANCELOT DU LAC

— Par Dieu, Gauvain a offert tout ce qu’une dame peut offrir !

En entendant cela, ils se mirent à rire, et la reine se leva pour se retirer. Elle pria Galehaut de la reconduire et, quand ils furent un peu à l’écart, elle lui dit vivement :

— Galehaut, je vous aime beaucoup et je ferais pour vous plus que vous ne pensez. Certainement, vous avez le chevalier noir chez vous ; et il se pourrait que je le connusse déjà. Si vous avez quelque amitié pour moi, faites que je le voie !

— Dame, il n’est point mon homme lige.

— C’est, le chevalier que je voudrais le plus connaître… Et qui ne voudrait connaître un si prud’homme ? Il ne se peut que vous ne sachiez où il est. Ne me le voulez-vous dire ?

— Dame, je pense qu’il est en mon pays.

— Ha, beau doux ami, envoyez-le quérir ! Qu’on chevauche jour et nuit !

Là-dessus, Galehaut la quitta et vint conter à son compagnon tout ce qu’on avait, dit de lui ; puis il lui demanda ce qu’il devait répondre à la reine.

— Que sais-je ! répliqua Lancelot en soupirant.

Mais Galehaut lui conseilla de la voir, et il y consentit.