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LA PLUS BELLE DES DEMOISELLES

Mais, à ce moment, la grande merveille advint : le pigeon blanc que messire Gauvain avait vu vola par la salle, portant au bec son encensoir d’or, et toutes les bonnes odeurs du monde se répandirent dans le château ; puis, les tables mises, chacun prit place sans mot dire, faisant prière et oraison : alors la plus gente des demoiselles entra, élevant son vase précieux, voilé d’un linge ; chacun s’agenouilla, et Lancelot comme les autres ; et quand elle fut sortie, vous eussiez vu les tables couvertes de tous les beaux mangers que l’on puisse imaginer ; toutefois, non plus que naguère devant monseigneur Gauvain, il n’y eut rien devant Lancelot. Mais le roi, qui s’en aperçut, lui fit porter de très bonnes viandes.


XX


Lorsque tout le monde eut mangé à loisir, on leva les tables et les chevaliers se mirent à jouer aux tables et aux échecs, et à se divertir.

— Que vous semble de ce riche vase que portait la demoiselle ? demanda le roi à Lancelot.

— Assurément, sire, c’est une merveilleuse chose. Et jamais je n’avais vu encore une demoiselle aussi belle… Je dis demoiselle, non dame.