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LA TOMBE DE GALAAD LE FORT

— Allons, dit Lancelot.

Le rendu le mena au cimetière où gisaient dans de riches tombeaux les corps de trente-quatre chevaliers qui tous avaient été prud’hommes à Dieu et au siècle. Mais l’une des tombes, la plus belle que l’on pût voir de Dombes à Pampelune, était fermée par une lame de marbre, large de trois pieds, longue de quatre, épaisse de plus d’un et scellée à plomb et à ciment.

— Celui qui lèvera cette dalle mènera à bien l’aventure que vous suivez, dit le moine.

Aussitôt Lancelot mit la main sur la pierre, et vous eussiez vu que d’un seul coup il la souleva au-dessus de sa tête. Il découvrit ainsi le corps d’un chevalier tout armé, couché sous son écu, qui était d’or à la croix vermeille ; une épée gisait à côté, claire et brillante comme si elle venait d’être fourbie ; les chausses et le haubert étaient blancs comme neige neigée, et dessus le heaume il y avait une couronne d’or. Et dans la tombe des lettres gravées disaient.

Ci-gît Galaad le fort, qui fut roi de Galles au temps que le Graal fut porté en Bretagne, et par lui cette terre eut nom Galles, car auparavant elle était appelée Hocelice.

Longtemps, Lancelot tint la pierre levée. Quand il voulut la remettre comme il l’avait trouvée, il ne le put, et jamais plus elle ne re-