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GALAAD ET LA REINE

quêtes terriennes qu’ils avaient menées jusqu’à ce jour.

La reine, cependant, était venue s’asseoir auprès de Galaad et elle lui demandait dans quel pays il était né, et de qui. Il lui apprit ce qu’il en savait, mais non qu’il était fils de Lancelot. Pourtant elle le devina à leur ressemblance et pour ce qu’elle avait souvent entendu parler de l’enfant issu de la fille du roi Pellès.

— Ha, sire, lui dit-elle, pourquoi me celez-vous le nom de votre père ? À votre place, je n’aurais pas honte de le nommer, car il est le meilleur et le plus beau chevalier du monde. Et vous lui ressemblez si fort que le plus niais s’en apercevrait.

— Dame, répondit Galaad en rougissant, puisque vous le connaissez si bien, nommez-le.

— En nom Dieu, c’est Lancelot du Lac, le plus gentil et le mieux aimé chevalier qui vive en ce temps.

— Dame, si c’est vrai, on le saura bientôt céans.

Longtemps ils parlèrent ainsi, jusqu’à ce que vînt l’heure du souper. Et, après qu’ils eurent mangé, le roi mena Galaad dans sa propre chambre et le fit coucher, par honneur, dans le lit où il avait coutume de dormir lui-même.