secte occulte célèbre aujourd’hui encore certaines cérémonies où le Graal, la lance qui saigne, le roi Pêcheur tiennent une grande place. On a reconnu dans ces rites secrets une des formes du culte d’Adonis, dont les mystères plusieurs fois millénaires se perpétuent ainsi jusqu’à nos jours ; et le culte d’Adonis n’est lui-même que l’un des modes de la religion, très ancienne et pratiquée dans tout l’univers, du dieu de la vie et de la végétation, que d’autres peuples ont appelé Tammouz, Attis, Osiris, etc. Or les personnes qui ont révélé à miss Weston les rites modernes du Graal étaient tout à fait ignorantes de notre littérature du moyen âge, et pourtant les renseignements qu’elles ont donnés, les descriptions qu’elles ont faites s’accordent avec ce que nous disent Chrétien de Troyes et ses successeurs. Il s’ensuit que la légende du Graal, telle que l’ont rapportée (sans la comprendre probablement) nos auteurs du douzième et du treizième siècles, c’est le récit symbolique d’une initiation, tout d’abord imparfaite et manquée, puis achevée, réussie aux mystères d’Adonis.
Miss Weston nous apprend que le roi Pêcheur représente le principe vital (selon les occultistes modernes, il habite dans l’étoile Alcyon : quand l’heure en est venue, il jette son filet et capture un
et The legend of sir Perceval (Londres, 1906-1909, 2 vol.) ; cf. le bien sévère compte-rendu de M. F. Lot dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, 1909.