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LE SAINT GRAAL

selle tout enveloppée de voiles de lin, qui lui dit :

— Galaad, suivez-moi, en nom Dieu ! Je vous mènerai à la plus haute aventure qu’un chevalier ait jamais connue.

Elle le conduisit droit au rivage de la mer. Là se trouvait la nef qui portait Perceval et Bohor.

— Sire, soyez le bienvenu, s’écrièrent les deux chevaliers, car nous vous avons longuement attendu !

Alors le bon chevalier et la pucelle ôtèrent à leurs chevaux le frein et la selle et leur donnèrent la liberté pour qu’ils trouvassent leur pâture ; puis, après avoir fait le signe de la croix, ils entrèrent dans la nef qui cingla vers le large aussitôt.


XX


Or, lorsqu’elle vogua en pleine mer et que les trois chevaliers se furent conté leurs aventures, Perceval regarda la demoiselle, qui s’était dévoilée, et il reconnut la muette qui s’était mise à parler le jour qu’il avait été armé chevalier par le roi Artus et qui l’avait fait asseoir à la Table ronde, celle qu’on nommait la Pucelle qui-jamais-ne-mentit.