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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

On remarquera la phrase où Marceline laisse entendre à son amoureux qu’elle se méfie des jeunes gens de son âge et de leurs « penchants ». C’est donc sur ses intentions que Valmore eut tout d’abord à la rassurer. Mais quand ello sut à n’en pas douter qu’il voulait l’épouser, je pense qu’alors elle se sentit plus qu’à moitié séduite. Encore une fois, ce beau jeune homme, qui lui offrait l’occasion de refaire sa vie, avait sept ans de moins qu’elle, déjà fanée et marquée par le

chagrin ; il était amoureux, il était aimable, et elle l’aima. Car ce ne fut pas une femme résignée qu’unit à Prosper Valmore, le 4 septembre 1817, ce même baron Devos qui enregistrait dix-huit mois plus tôt le décès de l’enfant de M’le Desbordes (1) : ce fut une véritable amoureuse. Je n’oublie pas qu’elle assure, dans son poème de l’Inconstance (2), que son mariage fut un mariage de convenances ; ct, pour le dire en passant, on se demande avec curiosité ce que put bien penser Valmore lorsqu’il lut, en 1818 : (1) L’acte de mariage a été publié dans le Gaulois du for mai 1898.

(2) La pièce est incomplète dans l’édition Lacaussade, 1, 55 ; voir l’édition 1819, page 48.