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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

En mai 1824, lorsqu’elle était à Bordeaux, l’envoi de quelques pauvres fleurs, mais cueillies sous les remparts de Douai, lui inspirait toute une élégie : la Fleur du sol natal ; et elle s’en souvenait encore près de dix ans plus tard, quand elle écrivait à M. Dutilhæil, pour le remercier d’un article sur les Pleurs : (1)

« Cet (sic) analyse qui vaut cent fois le livre, et dont chaque ligne m’est entrée dans le cœur, peut-il ne pas être de monsieur Duthillœil ? Toul ce que j’ai aimé dans mon pays natal et le pays lui-même, je l’ai revu ! je l’ai ressaisi pendant cette lecture. J’ai reçu les émotions que m’ont apporté à Bordeaux les lleurs de Douai (que j’ai toujours), el qui m’ont fait du bien jusqu’à me faire du mal, car j’en étais demeurée stupide de joie… »

— CC

(Nota bene. Stupide de joie » équivaut, dans la langue de Marceline, à « très contente » ; il faut, quand on lit cette étonnante plainte en neuf cents couplets qu’est sa correspondance, transposer d’un ton pour la comprendre ; cela dit une fois pour toutes : (1) 21 octobre 1833. (Lettre communiquée par M. Louis Loviol.) Ce Dutilheil était alors juge de paix à Douai.