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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

qu’elle juge son Valmore, et alors sa plainte lui échappe comme malgré elle. La première lettre est datée de la ville qu’elle haïssait le plus et dont elle disait qu’elle s’y sentait mourir, – de Lyon, où Valmore avait préféré s’en retourner, en 1834, quo d’accepter à Paris des seconds rôles aux Français :

« Lyon, 6 sepiembre 1834… Un mot te dira toul, et pourquoi je ne pars pas, et pourquoi je demeure dans une position torturante. Je ne suis pas libre (2). Mon mari, que ta lettre a touché jusqu’aux larmes, est un homme tout entier, immobile dans ses aversions. Il abhorre Paris ; rien ne pourra le changer, el sais-tu une chose ? c’est qu’il faut que ce soit moi qui le console de cette manie qui nous perd. Car il s’avoue en secret qu’il détruit tout l’avenir pour lui et pour nous, mais sa sauvagerie l’emporte, et il ne veut pas que je paraisse en souffrir. Chaque homme est inexplicable au fond de lui, Caroline. Obéissons dans cette vie, et sauvons-nous dans l’espoir d’un avenir où rien nc nous opprimera… >>

Ah ! qu’on l’imagine bien, l’illustre Valmore, « immobile dans ses aversions ! » II (1) Souligné par Marceline.