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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

)) jour dans une de ses lettres à Pauline Duchambge (1), doit maintenant vous paraître poignant : « Hélas ! écrit-elle, que j’ai su m’ennuyer au monde, pour ne pas avouer que je m’ennuyais !

Eh bien, toute sa vie, Marceline eut le courage de ménager de la sorte la vanité de plus en plus aigrie et douloureuse de son mari. Valmore était à la fois autoritaire et faible et, parce qu’il aimait sincèrement sa femme, il souffrait d’être l’un et l’autre. Alors Marceline avait pris le parti de n’avoir jamais d’autre volonté que la sienne, et surtout de le lui répéter souvent : « Tu n’es pas assez sur de mon abnégation profonde à ta volonlé, cher Prosper. De quoi puis-je etre contente au monde quand ta position est fausse et odieuse à ton inclination (2) ? » Je ne sais rien de plus rare que la patience qu’elle oppose à ce caractère difficile et à ses querelles d’allemand ; quelle mauvaise humeur résisterait à cette douceur et à cette soumission ? (et notez qu’elle avait alors quarante-huit ans) : (1) 20 mai 1856.

(2) 2 février 1834.