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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

avait aimé chez sa mère trente ans plus tôt, car rien n’était plus différent de la tendre, de la naïve, de l’exubérante Me Desbordes que cette jeune personne fort distinguée, intellectuelle, froide et réservée, qui était sa fille aînée. Marceline, qui savait à peine l’orthographe, assure son fils, ne vivait que par le cour. Ondine était très cultivéc, même un peu pédante, et c’est sa jeune intelligence d’institutrice qui avait charmé son vieil amoureux, comme plus tard elle charma Sainte-Beuve,

Car les pinceaux, la lyre et les calculs savans Elle sait tout : Milton, la langue des Toscans… et

déclare Latouche avec admiration, ainsi il faut apparemment lui faire grâce de l’état d’àmc précité. D’ailleurs, il n’en reste pas moins que sa conduite fut encore plus ridicule que son amour de barbon, et c’est ce que l’on va voir. En mai, Marceline ne s’est aperçue de rien, puisqu’elle envoie sa fille à Aulnay. Pourtant il semble bien qu’elle sente obscurément qu’il lui faut se défier. Et Latouche s’efforce par tous les moyens de rentrer