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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« Août 1839 (1). —— M. de Sainte-Beuve, très bon et bienveillant, csl venu, il y a trois jours, n’exciter à voir Moc Recamier ; puis il m’a dit qu’il était prié de servir de médiateur pour rétablir les bons rapporls avec la personne qu’il avail vue à dîner dans notre ménage, M. de L… enfin, qui lui a fait parler par un tiers pour user de son ascendant sur moi pour reconquérir mon amitić, et qui veut absolument lui parler pour sa justification, — que son estime et sa sympathie pour M. de Sainte-Beuve (qu’il a traîné dans la boue devant nous) le fait le choisir pour son avocat, et qu’il l’attend, étant trop malade pour sortir ct forcé de garder le lit. – Et la veille même Mmo Louise [Crombach ? ] était montóc toute pale et effarée, l’ayant trouvé le soir à rôder autour de la maison et l’ayant fait fuir comme s’il avait vu Méduse. Tout cst faux et bizarre dans cette conduite. J’ai dit à M. de Sainte-Beuve que j’avais besoin de beaucoup de temps, de repos et de travail pour notre famille, et quc le caractère un peu violent de cet homme me déterminait à profiter de ce qu’il s’était éloigné de lui-même par des susceptibilités déplorables et que je ne (1) Ics originaux de cel alinéa et de chacun des deux alinéas qui suivent sont écrits sur des petites feuilles volantes que Marceline dut glisser dans une de ses lettres du mois d’aoat (Sainte-Beuve, qui est cile ici, ne revint à Paris que le 15 août 1839), afin que son mari pul les détruire en conservant les missives : et cette précaution un peu puérile montre cncore quelle crainle avait Marceline de celui qui la lui faisait prendre. 16